D'étranges individus détournent deux voitures vers la ville de Pleasant Valley. Leurs 6 occupants sont accueillis avec beaucoup d'enthousiasmes par les habitants pour les inviter à célébrer avec eux le centième anniversaire de leur localité. Mais ils vont vite se rendre compte que ce sera à leurs dépens.
2000 maniaques est intéressant à plus d'un titre, d'abord parce qu'il ose aborder la question de la guerre civile américaine et de ses conséquences : Pleasant Valley est une ville du Sud, les automobiles des Nordistes. Le caractère violent et outrancier, parfois même guignolesque, des Sudistes pourrait être interprétée comme un parti-pris, un relent de discrimination, si la justification de leurs actes ne venait pas contrebalancer leur attitude.
Le film est aussi surprenant pour sa violence décomplexée, celle joyeuse des habitants de la ville, où il n’y a presque aucun remord sur ce qu’ils font, tout est normal. Herschell Gordon Lewis est le père du cinéma d'horreur gore depuis Blood Feast l’année précédente, un brave monsieur. Il n'hésite plus à montrer tripes et sang, certes encore dans des proportions raisonnables mais qu’on imagine choquantes pour l’époque. C'est surtout le sadisme des mises à mort qui étonne encore de nos jours, avec une grande inventivité. La violence de 2000 Maniacs, qu'elle s’affiche ou s’exprime dans les dialogues, dénote avec l'âge du film ou ses prises de vue en extérieur aux couleurs éclatantes. Sur bien des aspects, il ne fait pas son vénérable âge, il apparaît entre deux temps.
Surprenant à plus d'un titre, et pas seulement dans sa violence ou son humour farcesque, bien que très réjouissants, 2000 Maniacs ! reste malgré tout un film d'exploitation. La personnalité des personnages a peu d’importance, il est malhabile dans ses raccords et ne sait absolument pas comment terminer son histoire, avec une conclusion longue et qui semble improvisée. Mais le film de Herschell Gordon Lewis capture l’attention, pour un film non seulement précurseur mais qui possède un (mauvais) esprit qui a traversé les modes.
40 ans après l’original le film a eu droit à un honorable remake, 2001 Maniacs par Tim Sullivan. Ce dernier en fit même une suite plus dispensable en 2010.