Après avoir fait référence aux westerns dans "Kill Bill", Tarantino s'attaque directement au genre, et aborde un sujet tabou aux USA : l'esclavage et la traite des noirs. Le réalisateur choisit une approche sans concession, en évoquant le traitement inhumain réservé aux esclaves, et les sanctions barbares infligées en cas de désobéissance.
Pourtant, "Django Unchained" est un film assez jouissif. D'abord, parce qu'on y retrouve un lot habituel de personnages déjantés, de répliques savoureuses, et de montages originaux. Ensuite, parce que le déferlement de violence qui s'abat sur les tortionnaires, volontairement irréaliste, est à la fois comique et soulageant en un sens. Tarantino parvient donc à dénoncer des années sombres, tout en se moquant des esclavagistes (la scène du Klu Klux Klan vaut le détour !).
Par ailleurs, de nombreux décors/paysages sont très jolis, la BO est soignée, et les acteurs s'en donnent à cœur joie. DiCaprio en propriétaire sudiste sophistiqué, sadique, et cynique, Waltz en chasseur de prime gentleman, Foxx en ancien esclave déterminé, et Jackson en esclave préférant ses maîtres à ses collègues ! Ainsi, "Django Unchained" est un très bon moment de détente sur un sujet tout à fait sérieux.