Django Unchained tient toutes ses promesses...
Quentin Tarantino, le seul, l’unique ; une filmographie irréprochable, et un penchant avéré pour le thème tortueux de la vengeance.
Allant en ce sens, son dernier long-métrage sortis il y a peu, et répondant au titre de Django Unchained, semblait faire écho à ses géniaux (et cultissimes) Kill Bill et Inglourious Basterds ; aussi, ce nouveau film porté par la paire Foxx/Waltz était très, énormément, follement attendu.
Mais des mots ne résumeraient qu’à grand-peine l’excitation me gagnant en m’installant devant LE film de ce premier semestre 2013 (voire de l’année) ; et, au bout du compte, on aboutit à des années-lumière d’une redoutée déception, tant ce Django Unchained est une réussite totale.
Un simple constat en dit d’ailleurs long, ceci au regard des vertigineuses 2h45 du long-métrage, qui se seront écoulées sans temps morts ; aucune once d’ennui en somme, une intrigue et ambiance captivante de bout en long, bref un ensemble parfait.
Plus en détails, on peut débuter par la composition sans failles d’un casting génial, et jouant le rôle d’une galerie de personnages hauts en couleur ; le duo précédemment évoqué campent donc de sacrés énergumènes, aussi impitoyables que charismatiques, et avec une incontournable touche d’humour épique.
Il va donc sans dire que les dialogues et autres répliques bien sentis ne manquent pas, notamment par le biais du phénoménal Dr. King Schultz ; côté grand méchant, on a le plaisir de découvrir un Leonardo DiCaprio convaincant, très plaisant même, tandis qu’une foule de seconds rôles vont graviter avec brio autour de ce trio de têtes d’affiches.
On songe donc naturellement à un Samuel L. Jackson aussi méconnaissable que grandiose, et à la charmante Kerry Washington, qui apporte une (légère, vraiment très légère) dose de douceur au long-métrage ; st si l’on souligne ici ce point (quoique bien peu important), c’est parce qu’en bon film Tarantinesque, Django Unchained ne lésine à aucun moment sur une violence toute bonnement… dantesque !
Ici, ceci s’exprime donc au travers de giclées sanguinolentes et d’explosions jouissives, le tout sublimement mis en scène, et rappelant au gré de fusillades endiablés (et hilarantes) d’autres œuvres de Tarantino (Reservoir Dogs…).
Visuellement, c’est donc du pure bonheur, tandis que comme à son habitude le célèbre cinéaste nous a concocté une BO aussi parfaite que jubilatoire (toutefois en deçà de celle déjà entendu dans les deux volets Kill Bill, ma référence en la matière).
Autrement, reste bien sûr à traiter du scénario de cet extraordinaire Django, qui prend place au cours d’une période trouble de l’Histoire Américaine ; le sujet est donc plutôt audacieux, l’univers pré-guerre de Sécession de Tarantino nous proposant une vision dure de l’esclavagisme qui sévissait alors, tout en se mêlant avec aisance au genre du western spaghetti.
Outre une reconstitution de l’époque réussis, l’intrigue nous propose dès lors un cheminement pas linéaire pour un sous, et surtout franchement prenant ; ceci est d’ailleurs le cas dès l’introduction du long-métrage, et va aller de pair de scènes en scènes, toutes aussi longues que admirablement bien composées.
En clair, ce Django Unchained transpire la patte de Tarantino, et par extension présente quelques éléments de similitudes avec les précédents films du cinéaste ; pas de surprise de ce côté-ci, mais là où ce dernier long-métrage perpétue le talent sans borne de son créateur, c’est en son caractère unique.
Après des cadres asiatiques, puis européens, le Far West de l’époque et la traite des noire abondent forcément en ce sens, alors que Jamie Foxx et consorts jouent des protagonistes en tout points marquants ; de même, comment oublier la présence de caméos excellentissimes, surtout avec un obscure second rôle des plus… dynamitant !
Bref, et vous l’aurez compris, Tarantino parvient une nouvelle fois à se renouveler, non sans s’éloigner de ses thèmes fétiches ; le résultat est donc sans conteste un triomphe, Django Unchained est culte, un nouveau chef d’œuvre du réalisateur… les qualificatifs mélioratifs ne manquent pas, et je vais finir par me répéter.