Christopher Nolan frappe une nouvelle fois très fort en proposant un film de guerre original et anxiogène. Car lorsqu'il veut proposer du jamais vu à l'écran, le metteur en scène britannique sait y faire. Véritable artisan méticuleux et passionné, Nolan nous plonge dans une reconstitution plus vraie que nature de l'évacuation des troupes alliées de la plage de Dunkerque en 1940. Nous y suivons le destin de plusieurs personnages à travers trois timelines étroitement liées.
Pendant une semaine, un jeune soldat américain va embarquer sur le navire le ramenant au pays, affrontant autant les attaques ennemies que les intempéries et la paranoïa ambiante. Pendant une journée, un père de famille, son fils et l'ami de ce dernier vont partir en mer secourir leurs compatriotes, ramassant en chemin un soldat déboussolé. Enfin, pendant une heure seulement, des aviateurs anglais livrent une bataille aérienne envolée qui ne sera pas de tout repos. Trois histoires rapidement très faciles à suivre grâce à un montage fluide et dynamique. Trois histoires empreintes de la même ferveur de la part du cinéaste qui s'efforce de nous faire vivre l'enfer au plus près de ses personnages.
Filmé quasiment intégralement en IMAX (la qualité d'image a rarement été aussi impressionnante), appuyé par la sourde musique d'un Hans Zimmer bien décidé à nous donner la chair de poule, Dunkerque est une expérience aussi bien visuelle que sensorielle, Nolan souhaitant une fois n'est pas coutume surprendre son spectateur de bout en bout. Que ce soit par le choix de narration morcelée, la quasi-absence de stars ou au contraire les rôles presque secondaires accordés aux visages les plus connus, il nous plonge dans une épopée terriblement humaine où le souci du détail et la précision de mise en scène ne laisseront pas indemne.