22 février 2021... le monde musical a appris une nouvelle qui l'a bouleversé. La séparation des Daft Punk. Controversé à leur début avant d'être reconnu à l'heure actuelle. Du coup, j'ai décidé d'écouter toute leur discographie et aussi, de voir leurs films. Du moins leur fiction. Du coup après avoir vu Interstella 5555 j'ai décidé de voir leur première fiction live (oui première fiction sachant que leur premier "film" est DAFT: A Story About Dogs, Androids, Firemen and Tomatoes) à savoir Electroma. Et maintenant qu'on a tous vu l'extrait de leur film avec la vidéo d'adieu : Epilogue, que penser d' Electroma ? C'est particulier.
Gerry version Daft Punk ?
C'est la critique qui revient souvent : le film est très inspiré de Gerry de Gus Van Sant et c'est vrai. Pour la dernière moitié du film. En réalité , ce film est muet très expérimental. Il est un peu à l'image de l'album Homework et Human After All. Ils expérimentent des formes de réalisation. Cela dit, expérimenter dès leur premier film, c'est risqué. Et ça se voit. On voit bien qu'ils s'inspirent d'une imagerie très sens-fictionnelle avec une imagerie qui cohabite avec des plans d'ensemble contemplatifs vraiment beaux. Mais l'ambiance est vraiment particulière. Le film est déconcertant. On a une bonne moitié qui raconte les 3/4 de l'histoire et l'essentiel du film et une autre moitié qui raconte qu'une idée et qui est super-contemplatif. Du coup, il y a un grand déséquilibre au niveau de la réalisation mais qui est assumé. Cela dit, ce n'est pas mal filmé, ce n'est pas mal monté , c'est correcte. Du début à la fin, c'est maîtrisé. Mais c'est de l'expérimental. Et comme tout film expérimental, on peut ne pas adhérer au film. Mais au fait que raconte l'histoire ?
On ne veut plus être des robots
L'histoire est le voyage de 2 héros, 2 robots, l'un avec le casque de Thomas Lancaster, l'autre avec le casque de Guy-Manuel de Homem-Christo qui arrivent dans une ville déserte ou tous les habitants les ressemblent. Mais ils veulent devenir humains en mettant des masques sur leur têtes de robots. Du coup, le film a un fond sympathique. Pas forcément original, mais quand on connaît les 2 musiciens assez cohérent. Ah et particularité, ce ne sont pas les musiciens qui sont les héros. "Thomas Lancaster" est interprété par Peter Hurteau qui est apparu dans un clip de Kanye West (pas n'importe lequel c'est Stranger) et "Guy-Manuel de Homem-Christo" est joué par Michael Reich qui est surtout réalisateur de court-métrages. Et malgré le coté muet de l'ensemble, l'histoire se suit bien. On se sent vraiment investi par le drame des héros qui veulent sortir de la masse, mais qu'au final personne ne les accepte. Et ça, c'est la première moitié du film. L'autre moitié est une errance avec les 2 personnages qui ont retiré leur masque. Et on se demande jusqu'où le film va aller. Et malgré le fait que ce soit très long, c'est cohérent pour signifier la perdition des 2. Et si vous avez regardé l' Epilogue, vous savez où le film mène. Mais là où l'Epilogue avec la musique Touch aboutit à leur séparation, le film se termine plus à quelque chose de dramatique pour les personnages
Le premier Héro ne supporte plus la situation et demande au second de le détruire. Le second continue sa route seul mais lui non plus ne supporte plus la situation et décide de s'immoler (dans une séquence de fin magnifique) après avoir échoué à s'autodétruire
Bizarrement c'est plus cohérent de voir le film en entier en connaissant le contexte de production du film. Il est produit 1 an après Human After All qui...personnellement j'aime bien. J'ai beaucoup moins de chanson que je n'apprécie pas beaucoup par rapport à Homework (qui était bien plus long) mais qui n'a pas été bien reçu. Du coup, on peut se dire qu'ils étaient en pleins remis en question. A savoir, que tout le monde les adore, comment revenir à quelque chose de singulier ? Va-t-on les apprécier ou les rejeter comme le film au point qu'ils devront se séparer, où s'autodétruire. Du coup, le film est très intéressant et ça rejoint un peu le message d'Interstella 5555. La suite , vous la connaissez : Le grand concert Alive 2007 où ils ont fait un carton célébré partout. Du coup, l'histoire dans le contexte est très pertinent et réfléchi. C'est qui est cool.
Un film bien personnel pour les Dafts
Bref, le film est très particulier. C'est un film qui assume ses partis pris et cohérent avec les auteurs. Ils posent vraiment un regard distancier avec leur public et l'industrie musicale. Du coup, ce n'est pas pour rien qu'ils ont pris une séquence du film pour leur séparation et mettre un extrait de Touch et pas n'importe quel passage.
Hold On If love is the answer you're home. Si vous connaissez l'anglais , vous savez ce que veulent les paroles chantées par Paul Williams ; "Tiens bon, si l'amour est la réponse que tu détiens". C'est un lettre d'amour pour nous, leur fan. Et un message d'adieu. Dans le film plus grand, cette séquence vont à leur autodestruction. Dans l'épilogue, c'est message d'adieu pour nous dire que c'est en grande partie grâce à nous qu'ils en sont là et qu'il se sont mis à l'aventure Daft Punk (après Random Access Memories ! C'est pas rien !) Du coup, je conseille ce film principalement aux fans du groupe et de films expérimentaux. Il est disponible gratuitement sur Arte pendant 1 mois du coup, c'est l'occasion rêvée. Quant à moi, il me reste à écouter leur collaboration , Alive 2007 que j'ai toujours pas écouté et aussi...Tron Legacy. Réécouter une nouvelle fois l'album et aussi regarder le film pour la 8e fois déjà ? Bon ben let'sgo.
Epilogue