Le matraquage publicitaire n'a jamais vraiment aidé à aimer un film... Entre affiches omniprésentes, buzz pseudo-acclamé par des réalisateurs payés pour débiter de jolis mensonges ou encore accroches exagérées, on n'y croit pas avant d'avoir vu le film. Et Esther ne convainc pas non plus. Jaume Collet-Serra avait pourtant réussi à s'imposer avec son slasher gorissime La Maison de cire (et diriger Paris Hilton n'a pas du être chose aisée !) mais pour ce retour au genre, le réalisateur espagnol se plante lamentablement... Tout laissait pourtant présager le meilleur...
En premier lieu, le casting est de choix avec les excellents Vera Farmiga, Peter Sarsgaard et Karel Roden se prêtant volontiers au jeu en changeant radicalement de registre, accompagnés par ailleurs de l'oubliée C.C.H. Pounder et de la jeune Isabelle Fuhrman, très convaincante en orpheline diabolique semant le trouble et l'inquiétude dans sa nouvelle famille. Et si l'interprétation est ici tout au plus convenable, le film reste très prévisible dans l'ensemble et surtout, ne fait absolument pas peur. Un énième thriller avec son twist-ending des plus hilarants qui renvoie aux idées les plus saugrenues des scénaristes américains pour se tirer du lot.
L'enfant "démoniaque" a déjà été exploité maintes fois et surtout très récemment avec le remake de La Malédiction, Joshua et Dorothy, ce dernier ayant beaucoup de rapprochement avec Esther quant à l'identité de leur héroïne respective. Ainsi, le long-métrage de Jaume Collet-Serra ennuie plus qu'autre chose, présentant 1h40 de problèmes familiaux, de pseudo-paranoïa jamais convaincante et de brefs passages de meurtres mal fagotés, le final étant sûrement le plus ridicule, cliché-même de la fin hollywoodienne poussive avec le méchant-qui-ne-veut-pas-mourir... Bref, Esther ressemble plus à un téléfilm épuré comme on en voit plein qu'à une production haute gamme. À éviter.