Il n'y a que ceux qui n'en côtoient pas au quotidien pour croire encore que l'enfant est un petit être innocent, angélique et adorable, alors qu'il n'est qu'en fait un monstre cruel et calculateur, caractériel et vaniteux, incapable de bouger ses fesses et de trouver un boulot, trop occupé qu'il est à traîner devant "Dora" ou "Fairy tales". Cela, Hollywood l'a très bien compris, nous proposant depuis belle lurette des péloches plus ou moins inspirées nous montrant le véritable visage de ces ignominies pleines de sucre.
Produit par Joel Silver via Dark Castle, boîte spécialisée dans les séries B chiantes, "Esther" réunis tous les clichés du genre, sorte de condensé de tout ce qui a été fait avant, de "La malédiction" à "Joshua" en passant par "Le bon fils" ou "The children". Autant dire que si vous avez déjà vu ces derniers, vous avez vu en grande partie le film de Jaume Collet-Serra.
Plutôt bien torché malgré un montage hasardeux, très bien interprété par une Vera Farmiga impliquée et par la jeune Isabelle Fuhrman, sidérante, un peu plus saignant que la moyenne, "Esther" est un thriller domestique extrêmement classique et vite oubliable mais qui se laisse regarder sans trop de déplaisir, proposant au passage un twist roublard et peu crédible mais qui a le mérite de contourner adroitement la censure. Dommage d'ailleurs que la production ai fait machine arrière en remplaçant le final prévu initialement par un autre bien plus conventionnel et réconfortant.