Esther par Mickaël Barbato
Typiquement le film appréciable superficiellement mais qui ne résiste pas dès que tu grattouilles quelques croûtes. Déjà, esthétiquement c'est racé. Pas le nom du réal en tête mais faudra suivre la suite, la direction artistique casse les côtes. Bon, il use et abuse de l'effet à deux temps qui ne marche plus à l'habitué du genre. Kikoo le sujet utilise un objet qui envahit l'écran alors que s'installe une ambiance sonore et visuelle menaçante, lol quand l'objet disparaît finalement la menace est absente ou présente. Ca marche toujours comme ça, un peu d'originalité ferait le plus grand bien, doit bien avoir moyen de surprendre différemment . Bref. Le montage de certaines séquences, par contre, fout une tension de tous les diables. je pense direct au RDV chez la psy, les parents étant dans le bureau pendant qu'Esther fond littéralement un plomb. Ca s'entrechoque à la perfection, bien vu. La petite jouant Esther, d'ailleurs, est hallucinante de justesse, c'est dingue d'arriver à un tel résultat.
Mais voilà, le film ne marche pourtant pas. Merci au scénario convenu et surtout très manichéen. En essayant de ne pas spoiler, disons que le postulat de départ a visiblement foutu la frousse à la plume. Ou alors est-ce une recherche du twist à tout prix ? En tout cas, tout est fait pour diminuer l'impact donné une heure et demie durant. Même si, en y repensant, les éléments annonciateurs d'une explication foutant en l'air le caractère dérangeant de l'histoire sont parsemés de ci, de là. Soeur Abigaïl qui avance que sa croyance l'empêche d'associer l'enfant au Mal, la mise au point particulièrement symbolique d'un plan lors de la rencontre avec Esther dans l'orphelinat... Si on ajoute des bullshit énormes de bêtise qui décrédibilisent toute la trame (voiture qui passe à côté d'une autre caisse sortie de route sans s'arrêter, huit coup de feu donnés lors du final alors qu'il n'y avait que six balles à disposition ), ben il est impossible de ne pas sortir tout doucement du film jusqu'à ce fameux final absurde de rationalisme. Déception.