Pour la neuvième fois, Fantômas connait une adaptation cinématographique. Après les saga de films muets de Louis Feuillade et les trois réalisés entretemps, revoici l'anti-héros de Marcel Allain et Pierre Souvestre dans le premier volet d'une nouvelle trilogie, cette fois-ci en couleurs et surtout bien différente des romans originels. En effet, plus orientée vers la comédie d'aventures, la nouvelle saga va changer bon nombre de détails et devenir par la même occasion l'adaptation la plus marquante auprès des Français...
Réalisé par André Hunebelle, célèbre notamment pour ses adaptations mouvementées de l'agent OSS 117, le long-métrage présente un Fantômas arborant désormais un masque intégral bleu, s'avère beaucoup moins cruel que d'ordinaire et est confronté à Fandor et surtout un Commissaire Juve très excentrique. Campé par Louis De Funès, le personnage est concrètement l'élément comique du film. Fandor et Fantômas sont eux interprétés par l'imposant Jean Marais, casse-cou de première et adepte des maquillages en tous genres.
La double interprétation est remarquable et n'empêche nullement les deux protagonistes d'exister séparément à l'écran. Plus inspiré par les récentes aventures de James Bond, le long-métrage joue la carte des situations extravagantes, des plans machiavéliques démesurés et introduit des gadgets loufoques « à l'Américaine » qui propulse le film au rang des meilleurs films d'action policier de son temps et qui continue même aujourd'hui à avoir son petit effet.
Bien entendu, si certaines situations et dialogues peuvent paraître désuètes (le pseudo-rêve de Fandor à l'issue très très exagérée ou encore la séquence du portrait-robot), cela n'empêche pas le film d'être un très bon divertissement cocorico, premier d'une trilogie en dents de scie.