Ah les polars avec Michael Caine et ses remakes, toute une histoire ! Cette fois-ci, c'est l'excellent La Loi du Milieu de faire les frais d'une refonte américaine avec dans le rôle principal un Sylvester Stallone alors sur le retour, l'acteur n'ayant rien fait depuis l'excellent Cop Land. Revenant donc dans le feu de l'action, il signe hélas un retour plus que manqué, tentant de s'immiscer lui aussi dans la nouvelle vague du genre. Surfant naturellement sur le succès de Payback, par ailleurs lui aussi un remake (très réussi), Get Carter met en scène un Stallone peu motivé, peu crédible et constamment lourdaud dans une histoire de vengeance inintéressante où se mêlent une multitude de personnages sous-exploités, d'un Alan Cumming et d'un Mickey Rourke tout simplement transparents à Michael Caine himself, qui campait le héros du film original, ici rabaissé au plus bas.
Bien moins prenant, beaucoup moins bien écrit et surtout facilement oubliable, Get Carter n'a aucune identité, le réalisateur Stephen T. Kay multipliant les effets de style clippesques ratés et indigestes, mélangeant le thème original de Roy Budd avec de la musique techno de mauvais goût, cadrant ses plans avec ses pieds et n'arrivant jamais à proposer ne serait-ce qu'une seule scène intéressante à travers ce scénario au préalable simple mais ici salement mis en scène. Même les scènes d'action et les nombreuses courses-poursuites sont d'une platitude énervante, au même titre que les dialogues ringards ("On peut pas changer notre passé mais on peut le prendre de vitesse", tout est dit), ce qui ne relève définitivement pas le niveau de ce remake plus qu'inutile. Retour manqué donc pour Sylvester Stallone, qui continuera de s'enfoncer dans la médiocrité au fils de la décennie.