Vous avez déjà eu la sensation que le film parlez de vous ? C'est ce que j'ai ressenti devant celui-ci. Bien sur, il arrive souvent que l'identification fonctionne, mais à ce point-là, je ne crois pas. J'ai même du retourner tout mon appartement pour vérifier si Spike Jonze n'avait pas installé des caméras dans chacune de mes pièces, c'est dire!
Nous sommes à LA, dans un futur proche, on suit Joaquin Phoenix. Il vit mal son divorce, il a perdu le goût de vivre, il ressasse leurs bons moments, elle occupe toutes ses pensées, il s'est enfermé dans un monde virtuel, refusant tout contact social, il est déprimé, pour lui la vie ne lui procurera plus aucun plaisir, il erre sans but, sans désirs.
Puis il découvre un nouveau logiciel qui va lui redonner la joie de vivre, par le biais d'une intelligence artificielle qui a la voix de Scarlett Johansson, elle va s'immiscer dans son esprit, puis dans son cœur, il sourit à nouveau, il a repris confiance en lui, il reprend contact avec l'humain et affronte enfin son divorce, c'est un nouvel homme, le soleil brille à nouveau dans son appartement.
Jusqu’où cette idylle virtuelle va le mener et surtout, comment va-t'elle se finir ? Telle est la question qu'on se pose tout le long, les possibilités étant nombreuses, le suspense n'en est que plus grand, même si on se doute de l'issue, fatale ou pas ?
Le film oscille entre drame et comédie, cet équilibre offre une légèreté accentuée par la musique d'Arcade Fire, la beauté des plans de Spike Jonze et bien sur, l'interprétation de Joaquin Phoenix, encore une fois parfait, et plus surprenant, Amy Adams n'est pas insupportable, elle est même bien, énorme surprise, comme quoi, quand elle veut, elle peut ne pas avoir une tête à claques.
Rooney Mara est touchante, cette beauté fragile, qui occupe les pensés de Joaquin Phoenix, on a envie qu'il soit de nouveau ensemble, ou au moins de la prendre dans ses bras pour qu'elle se sente bien. Olivia Wilde est craquante, même pas énervante, à croire que Spike Jonze sait tirer le meilleur de ses actrices, surtout qu'il a eu l'intelligence de ne prendre que la voix de Scarlett Johansson, ce qui a pour effet de la rendre plus sympathique, un exploit de plus.
N'oublions pas Chris Pratt (Parks & Recreation), vous allez le voir; ou l'entendre partout cette année;"The Lego Movie" et le très attendu "Les Gardiens de la Galaxie", Hollywood mise sur lui, avec le succès du second, il passera dans une nouvelle dimension, celle des têtes d'affiches bankable, ce qui ne l'empêche pas de toucher à tout les genres et d'être très bien dans celui-ci, dans un second rôle. Il y a même Kristen Wiig, dans une des scènes plus barrées du film, donc forcément drôle, mais je n'en dirais pas plus, il y a un chat dedans, voilà.
On touche au sublime, l'identification est à son sommet, ça sent le film de l'année (bon ok, nous ne sommes qu'en Février, mais je m'emballe vite, c'est la société actuelle qui veut ça), le chef d'oeuvre, cela touche à tout les sens, c'est FORMIDABLE! Sauf qu'il y a cette dernière demi-heure, ou je décroche presque totalement, ça tourne dans le vide, on sent la difficulté de conclure, cela se transforme en une histoire classique, basique, c'est bien dommage.
Forcément déçu, cela n'enlève rien au plaisir ressenti durant les 3/4 du film, Joaquin Phoenix et Chris Pratt portent super bien le pantalon sans ceinture au-dessus du nombril, LA est envahi par les asiatiques, les personnages virtuels peuvent vous insulter, on a tous nos yeux rivés sur nos téléphones portables; c'est déjà le cas, mais là c'est pire encore, c'est dire; mais au final, rien ne vaut le contact humain, non ?