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J’ai un problème, je suis quasi-intolérant au sentimentalisme exagéré. La volonté de vouloir me faire éprouver des émotions en exacerbant toutes les passions produit chez moi une nausée due à un trop-plein de mièvrerie.
Her est remplis de bonnes idées. Le speech de départ amène à la réflexion et est bien amené.
Au début, j’ai accroché. Joaquin Phœnix en hipster paumé m’a convaincu un moment. Puis, très vite, des éléments m’ont dérangés.
Primo, l’IA est carrément allumeuse. Tellement qu’on se demande à un moment si on affaire à une IA où à une hôtesse du téléphone rose. Je trouve cela peu crédible. Tout est amené trop vite.
Avant d’aller voir le film, je pensais que Joaquin P. allait tomber amoureux de son IA mais qu'au départ cet « amour » ne serait qu’à sens unique, car l’IA n’a pas, à priori, cette capacité à « ressentir », mais qu'elle allait apprendre. Mais là, c’est l’inverse, on a une IA sûre d’elle, qui va tout faire pour aller pécho du hipster. Ainsi, l’humanisation de l’IA, son apprentissage émotionnel, est trop rapide, peu crédible.
Ceci étant dit, ce n’est pas vraiment un défaut, c’est juste mon avis sur le traitement que j’aurais fait de cette relation. Les plus gros défauts du film apparaissent dans sa seconde partie, une fois que la relation entre les deux héros est bien installée.
De nombreuses scènes se succèdent, grosso modo toutes les mêmes, où Joaquin se balade avec son IA et souris niaisement, parce qu’il est heureux. Il fait des trucs de geudin avec elle, genre courir dans la rue, et sort des phrases magiques du genre :
« - Des fois, je m’arrête dans la rue et je regarde les gens comme des individus à part entière, je me demande qui ils sont, où ils vont et ce qu’ils font ».
Bon déjà, cette phrase est présente dans 3957 films (hors taxes), et sonne terriblement niaise. Alors une scène comme ça je veux bien, mais en voir à longueur du film, non.
Et puis voilà, le reste du film s’embourbe dans un océan de guimauve cramoisi.
Un autre exemple, les flash-back de son bonheur passé avec son ex-femme, tous les mêmes : gros plan sur une belle femme souriant, grand soleil, sourire niais de Joaquin.
Le héros est perdu. Avant sa relation il était perdu parce que sa femme l’avait quitté, pendant sa relation il est également perdu, totalement déconnecté de la réalité. A aucun moment il ne s’interroge sur sa relation avec son IA, et arrive à peine, au bout de 2h de film, à tourner a page de son ex-femme. Tout le film reste très terre à terre, la réflexion ne décolle pas vraiment.
Enfin, le film est trop lent. Les quelques bonnes idées s’échelonnent entre des scènes pastelle-licorne-poney-bonheur toutes identiques.
Le film reste bon, c'est juste qu'il ne m'a pas touché. J'ai apprécié l'humour, j'ai apprécié les scènes de jeux vidéos et j'ai accroché sur la 1ère partie du film, mais voilà, ça ne dépasse pas cela.
Bref, malgré un sujet et une introduction prometteurs, malgré de bonnes idées éparses, malgré un casting convainquant, le film ne décolle jamais vraiment et reste une comédie romantique classique dans ses ficelles et son déroulement, et surtout trop terre à terre et sentimentaliste pour vraiment amener à la réflexion.