Hugo Cabret est un film-évènement et ce pour plusieurs raisons. Premier film 3D pour Martin Scorsese, première incursion dans le film pour jeunesse et, accessoirement, premier film en neuf ans sans son nouvel acteur fétiche Leonardo DiCaprio. Pour son 22e film, Scorsese change donc de ton et modifie la donne, proposant un film de cinéma sur le cinéma avec un amour profond pour le 7e Art. Aventure épique se déroulant dans le Paris du début des années 30, le long-métrage narre les péripéties d'un jeune orphelin, fils d'horloger ayant hérité des compétences de son père faisant à son tour fonctionner les horloges de la Gare Montparnasse.
C'est par un concours de circonstances extraordinaire qu'il va malgré lui rencontrer le célèbre George Méliès, autrefois un brillant metteur en scène devenu aujourd'hui un vestige du passé résigné à vendre des confiseries en pleine gare et à sombrer dans la mélancolie. Commençant lentement par une présentation du décor et des personnages principaux, Hugo Cabret nous entraine pourtant progressivement dans une aventure humaine touchante où la réalité rejoint la fiction avec une magnifique concordance, Scorsese réussissant le tour de force d'adapter avec brio le roman de Brian Selznick, lui-même chef-d'œuvre de la littérature enfantine.
À travers son film, le réalisateur des Affranchis nous emmène dans un vieux Paris époustouflant de respect, peuplé de personnages attachants et d'aventures simples mais dangereuses. Mise en scène ébouriffante et 3D somptueuse (et surtout utile, même à l'histoire) se mêlent à un surprenant mélange de fiction et de réalité extrêmement fidèle aux faits originaux. Preuve d'amour sans pareille au Cinéma bourrée de références adressées aux cinéphiles les plus aguerris - notamment Monte là-d'ssus de Sam Taylor - à l'excellente interprétation (de la jeune révélation Asa Butterfield au monstrueux Ben Kingsley en passant par le finalement époustouflant Sacha Baron Cohen), Hugo Cabret nous va droit au cœur. Du grand et inattendu Scorsese pour un merveilleux film destiné à être culte.