Billes et cons postés pour la Lune.
[LEGERS SPOILERS]
Avec "Hugo Cabret", ce cher Martin débarque sans crier gare dans le monde des contes accessibles à la fois aux enfants et aux adultes. Ce projet, il l'a mis sur les rails avec l'aide de Brian Selznick, auteur du livre "The invention of Hugo Cabret", pour ceux qui auraient un train de retard. Cette oeuvre n'a toutefois aucune correspondance avec le reste de la filmographie du réalisateur. Pourtant, force est d'admettre que si l'on est parfois à la limite du déraillement, Scorsese parvient à chaque fois à se remettre sur la bonne voie. Il faut le faire (oviaire) !
JEUDI, FAUST ERRE
Outre le personnage d'Hugo, que le jeune Asa Butterfield campe solidement, on retrouve la jeune Chloë Grace Moretz. Pas toujours hyper juste dans son jeu, à mes yeux elle demeurera "Hit Girl" à jamais et je serai donc indulgent pour cette fois. Je continue de penser que cette actrice est à suivre de près (à voir quand elle aura des seins, Moretz...). En attendant, pas de quoi en faire un fromage, donc.
LA VIE DE PLUSIEURS GRANDS, HOUDIN SEUL ?
L'histoire permet de nous familiariser avec un chef de gare quelque peu original. Parmi les acteurs potentiels, Marty a fait ses Sacha de Noël, et à ce titre, Baron Cohen s'avère être un choix judicieux. Il permet d'apporter un côté décalé au personnage, et on sent que le comédien, ainsi que Scorsese, se sont amusés comme des fous (le bonus spécial sur le célèbre interprète de Borat est d'ailleurs assez drôle, je vous invite à y jeter un oeil si vous en avez l'occasion). Aussi, la complicité du chef de gare avec son Dobermann prêtera à sourire à de nombreuses occasions.
Pour compléter la distribution, on retrouve Sir Ben Kingsley. Pas forcément fan de l'acteur en général, je dois dire qu'il m'a particulièrement touché et bluffé dans ce rôle de star que l'on croyait perdue et qui revient sur le devant de la scène. A commencer par sa troublante ressemblance avec le génie qu'il incarne. Christopher Lee quant à lui fait une fois de plus du très bon boulot.
FATHER IN LAW
Pendant ce temps, l'on découvre que père et fils Cabret sont appliqués et bricolent toutes sortes de mécanismes d'horloges. On ne verra que très peu Jude Law, impeccable pourtant, mais ceci permettra de mettre la relève au premier plan.
Un jour, Kingsley, gérant d'une petite boutique de jouets à la gare, fait d'ailleurs la connaissance du petit sacripant qui tente de lui dérober une pièce, le prenant la main dans le sac. Son personnage de Papa Georges hue l'beau gosse alors qu'Hugo bosse.
Mais bientôt, un évènement tragique va conduire le petit à vivre avec son oncle, alcoolique et kleptomane, séquence mouchoirs en papier de chez "tchut tchut pas de marques" en perspective.
A S'EN LECHER LES BOBINES !
Si la première partie du film peine à mettre en place les enjeux de la véritable intrigue (léger piquage de nez inside), la deuxième partie devient bien plus plaisante à suivre, parfois captivante même, lorsque Scorsese fait revivre un mythe du cinéma. Les images et le son s'enchaînent sans fausse note, la photo est toujours spectaculaire. C'est très beau, à défaut d'être très réaliste, et l'hommage à ce grand Monsieur du cinéma est on ne peut plus touchant et sincère. On reconnaîtra facilement plusieurs pièces maîtresses de Méliès, et l'on s'émerveillera de voir notre bon vieux Marty tenter de percer certains mystères en coulisses, clin d'oeil aux frères Lumière compris.
Après nous avoir fait rêver jusqu'au dénouement, on peut dire que c'est dommage d'avoir un film qui finit admirablement bien, Méliès à désirer dans toute sa première partie.