Jennifer Hills est devenue mère de famille et surtout, elle a écrit un roman à succès relatant le calvaire qu’elle a enduré ainsi que le procès qui s’en est suivi. Près de trente ans après les faits, les proches des agresseurs sont toujours furax d’apprendre que Jennifer ait été relaxée après les avoir froidement assassinés et comptent bien prendre leur revanche.
Plus de quarante ans après le sulfureux et cultissime I Spit on your grave (1978), donnant lieu à un remake (2010) suivi de deux suites (2013 & 2015) et même une fausse suite non officielle (1993), parce que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Meir Zarchi revient à la réalisation (il n’avait pas réalisé depuis plus de trente ans), après avoir supervisé la production du remake et des suites (officielles).
I Spit on your grave : Déjà vu (2019) n’a rien à voir ni de près ni de loin avec les opus sortis entre 2010 et 2015, puisqu’il s’agit tout simplement de la suite (officielle) de l’œuvre d’origine ! Il est donc fortement recommandé de l’avoir vu pour pleinement comprendre ce dont il est question. Il y avait de quoi craindre le pire avec cet énième opus, sachant que les suites s’étaient avérées être très mitigées (après l’excellent remake). Seules réjouissances et pas des moindres, celles de retrouver aux commandes Meir Zarchi et surtout, Camille Keaton, l’héroïne de l’œuvre originelle, qui reprend son rôle (après l’avoir occupé dans la fausse suite non officielle).
Ce qui était intéressant ici, c’était de retrouver Jennifer confronté aux proches des « victimes » ou plutôt, des violeurs qui furent assassinés par Jennifer après leurs exactions. Ces derniers étant bien décidés à rendre « œil pour œil, dent pour dent » à celle qui leur avait enlevé leur fils, leur père ou leur cousin. Ainsi on y retrouve (dans les rôles principaux) l’épouse de Johnny
(celui qui se faisait émasculer dans son bain),
le père de Matthew
(celui qui se faisait pendre au moment de coucher avec Jennifer),
le cousin d’Andy
(tué à coup de hache)
et le frère de Stanley
(celui qui se faisait lacérer par les pales de l’hélice du bateau).
Tout ce petit monde s’étant donné rendez-vous pour assouvir leur soif de vengeance, Jennifer et sa fille vont avoir fort à faire pour s’en dépêtrer.
Était-ce réellement utile de donner une suite à ce film culte ? La réponse est bien évidemment négative. Le film se suffisait à lui-même, tout comme son remake. Y retrouver le réalisateur et l’actrice d’origine pouvait rassurer mais à la vue du film, très clairement, on comprend rapidement que l’on va plus souffrir qu’autre chose. Le souci principal avec ce film, c’est qu’il affiche au compteur 150 putains de longues minutes ! Pour un rape and revenge, c’est beaucoup trop long. Surtout quand celui-ci pouvait aisément tenir sur 90min. Le film enchaine à un rythme exagérément lent de longs tunnels de conversations qui ne mènent strictement à rien, ajouter à cela (histoire de définitivement nous achever) que la mise en scène s’avère excessivement mollassonne, de quoi rendre le film particulièrement soporifique.
Le film qui accumule les longueurs inutilement puisqu’il ne cesse de nous rappeler certains passages sanguinolent de l’œuvre d’origine (des flash-backs reprenant les mises à mort, histoire de nous remettre dans le contexte, ce qui s’avère au final plus ridicule qu’autre chose puisque les acteurs nous expliquent de vive voix ce que les flash-backs vont nous montrer. En dehors de nous permettre de mettre un nom sur un visage, ces nombreux flash-backs n’apportent aucune plus-value).
Ajouter à cela, l’interprétation de l’ensemble du casting qui s’avère particulièrement mitigé, voir raté (excepté le personnage de Jennifer et sa fille qui ne s’en sortent pas trop mal), le reste de la distribution donne l’impression d’avoir affaire à des acteurs amateurs recrutés uniquement pour leur physique de redneck et rien d’autre
(les grands-parents jouent affreusement mal, ce qui donne lieu à des séquences pour le moins WTF comme lorsqu’ils interviennent juste avant que Christy ne se fasse tuer. Ils arrivent de nulle part, s’en prennent mollement à Becky puis tous les trois se regardent sans échanger un mot, comme s’ils ne savaient plus quoi faire face caméra).
Des interprétations bien souvent approximatives, ce qui dessert complètement le film, ce dernier étant déjà plombé par des longueurs assommantes.
Un retour sur le devant de la scène (de la part du réalisateur et son actrice) dont on pouvait se passer. Une suite qui n’apporte au final rien de nouveau, autant voir ou revoir le classique, plutôt que de perdre notre temps avec ce décevant revival, oscillant entre le vigilante et le rape and revenge particulièrement léthargique.
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➽ Film vu dans le cadre d’une thématique « Rape and revenge »
« J’ai attendu une semaine pour l’enterrer. Je voulais pas l’enterrer sans sa putain de bite ! Dis-moi, t’en as fait quoi ? »
« Tronche de cul ! »
« J’ai les gènes de ma mère, mais j’ai pas sa patience et j’utilise pas la ruse. Je vais directement aux couilles. »
Mes autres répliques
La franchise au complet (avec quelques bonus) :
│ I Spit on your grave (1978) ★★★☆
│ I Spit on your grave 2 : Savage vengeance (1993) ☆☆☆☆
│ Turkish I Spit on your grave (1979) ★☆☆☆
│ I Spit on your grave (2010) ★★★☆
│ I Spit on your grave II (2013) ★☆☆☆
│ I Spit on your grave III : Vengeance is Mine (2015) ☆☆☆☆
│ I Spit on your grave : Déjà vu (2019) ★☆☆☆