Parler d'Il était une fois dans l'Ouest, c'est parler d'un véritable monument du cinéma, un incontournable pour tout cinéphile qui se doit. Il est vrai qu'il est longtemps resté de manière plus ou moins lointaine sur ma liste de films à découvrir, et il me semblait inconcevable de faire l'impasse sur celui-ci, ne serait-ce que pour le bien de ma culture cinématographique.
Encore une fois, comme tout ce que je considère comme une "séance de rattrapage", le but n'est pas de chercher à faire une analyse approfondie de l'oeuvre, de tels travaux ayant déjà été faits et proposés de nombreuses fois par de véritables passionnés des films en question. Je dois l'avouer, le western n'est pas vraiment mon genre favori. Bien que je lui reconnaisse plusieurs grands films et d'autres au moins dignes d'intérêt (La trilogie du dollar, L'Homme des hautes plaines, etc.), le genre du western pâtit de limites palpables dans l'étendue de son contexte et dans les éventuelles variations qu'il peut proposer. Et c'est peut-être pour cela qu'Il était une fois dans l'Ouest est autant estimé, car rarement un film aura autant représenté tout ce qui caractérise le western tel qu'on l'imagine.
Evidemment, restons vigilants sur l'universalité du propos, puisque le western a ses nuances et ses sous-genres, entre les westerns à l'américaine notamment représentés par les films de John Ford, et les westerns spaghetti, sous-genre dont le chef de file est incontestablement Sergio Leone. Basés sur la contemplation, un rythme lent et une sacralisation de leurs héros, ils ont marqué les années 60 et sont devenus de vrais classiques. Il était une fois dans l'Ouest s'ouvre d'ailleurs sur une scène mémorable qui est à elle-seule une véritable représentation de ce qu'est le western spaghetti, sans dialogues, juste des regards, une ambiance pesante et un soleil de plomb, et atteint un niveau de beauté et de perfection rare.
Tout le film se nourrit du mystère entourant les personnages et offre un vaste panorama d'une époque de progrès et de meurtrissures qui fut déterminante dans l'histoire des Etats-Unis. Les vastes étendues désertiques de l'ouest américain suscitent ici à la fois terreur et fascination, au fil de la caméra de Sergio Leone qui capture ces paysages somptueux et les regards de ses personnages qui interagissent dans ce drame humain au dénouement incertain et aux destins empreints de tragédie.
Il était une fois dans l'Ouest est une ode à la lenteur et à la contemplation, avec des personnages mémorables et une imagerie caractéristique. Ce que parvient à faire ici Sergio Leone, c'est associer une démarche scénaristique et développer une intrigue simple tout en étant capable de faire transparaître la puissance de l'art cinématographique à travers ses scènes de contemplation, et la musique mythique d'Ennio Morricone. Encore une fois, mes modestes paroles n'auront guère de valeur face à celles des grands connaisseurs de l'oeuvre de Leone. Néanmoins, que l'on aime ou non, il me semble difficile de rester insensible devant ce film qui s'impose comme une véritable référence et dévoile toute l'étendue de la maîtrise de Sergio Leone.