Inglourious Basterds de Quentin Tarantino et non Inglorious Bastards de Quentin Tarentino comme certains disent, c'est pourtant pas un titre si difficile mais peut-être que les gens l'écrivent comme il s'écrit vraiment finalement. Car le vrai mot qui traduit "peu glorieux" ou "non glorieux" est en fait bien "Inglorious". Il en va de même pour "Bastards" qui est juste alors que "Basterds" est mal écrit.
Mais pourquoi Tarantino a t'il volontairement foutu des fautes dans son titre ? Moi je pensais que c'était à cause d'un film de 1978 titré chez nous Une Poignée de salopards qui initialement porte celui de Inglorious Bastards mais apparemment la réponse est ailleurs.
On ne sait en fait pas vraiment pourquoi le titre comporte ces fautes, bien que l'on sache que c'est volontaire, Tarantino ne donne pas d’explication précise là-dessus. Mais bon, il nous balance une fois de plus un gros bâton de dynamite en pleine tronche avec ce film, donc qu'il soit ou non bien orthographié on s'en fout non ?!
Après avoir joué avec une belle grosse voiture qui n'hésitait pas à foncer dans d'autres, Tarantino se lance sur un gros défi, surement le plus sensible et le plus déjanté de sa carrière, donner sa propre version de la seconde guerre mondiale.
Et voilà qu'en 2009, et oui déjà, ce bon vieux frappadingue et génie en puissance qu'est Quentin Tarantino nous sortait son fameux film de guerre. Il n'avait encore jamais été aussi loin dans les époques, bon il ira encore plus loin avec Django Unchained mais auparavant c'était toujours dans les années 70/80/90 et plus.
Quelle claque n'empêche ! Il n'est pas difficile de se prendre une claque devant un de ses films de toute façon, c'est toujours aussi jubilatoire, drôle et sanglant. Puis bon sang, donner sa propre version de l'histoire d'une France occupée par les nazis, fallait le faire.
Sans résumer l'histoire car la découverte n'en est que mieux et j'imagine que la plupart des gens qui vont me lire l'auront déjà vu, je vais juste évoquer les thèmes abordés ici.
Tarantino, en grand fan, si ce n'est le plus grand fan de cinéma, place cet art comme thème central de son film, viennent se broder à ça des personnages hauts en couleurs qu'on adore suivre. Surtout le commando des bâtards dirigé par un Lieutenant unique en son genre. Puis y'a plus qu'à greffer l'humour et les longs dialogues de Tarantino et vous êtes encore loin d'imaginer le délire qu'est ce film.
Je revois encore des critiques que j'avais lu sur le film, ironique ou pas, je n'en sais rien mais ça fait tout de même peur. Nul n'est sensé oublier que la mort d'Adolf Hitler dans le film n'a rien à voir avec la vraie qui a eu lieu dans un bunker à Berlin. Et pourtant des petits malins ont critiqués Tarantino comme quoi il ne connaîtrait même pas l'histoire d'Hitler et qu'il n'est jamais mort comme il le filme dans un cinéma.
Donc si c'est ironique, j'vois pas vraiment en quoi c'est drôle, et si c'est sincère, je ne peux que recommander un service psychiatrique qui ravira les fous du genre.
Comment croire sans blague qu'un gars aussi cultivé que Tarantino aurait pu changer l'histoire sans le vouloir, c'est grave tout de même, enfin bref. En parlant de cette scène, la mort d'Hitler, bon sang qu'elle est dingue et jouissive, comme un tas d'autres dans ce film d'ailleurs mais la fin dans le cinéma est juste merveilleuse.
La scène dans le bar également, où les bâtards jouent à un jeu de devinette qui tourne mal, c'est bien long comme Quentin aime. Ça commence doucement, c'est calme, limite chiant pour certains, nullement pour moi, ça discute, ça discute, et comme à chaque fois avec ce cinéaste fou, ça fini mal, très mal.
Il n'y a que ça des scènes cultes et mémorables, rien que le début du film, mais vraiment tout début où l'abominable Colonel SS Hans Landa se rend chez un paysan. Dès le début Quentin nous balance une longue, très longue scène de discutions qui ne cesse de monter en tension, un crescendo sensationnel pour finir en apothéose.
Bon je ne vais pas citer toutes les scènes cultes parce que sinon personne ne finira de lire ma critique.
Comme toujours chez l'ami Quentin nous retrouvons une mise en scène passionnée et passionnante, un tel souci et soin du détail, c'est renversant. La réalisation toujours inventive et captivante ne peut que nous régaler.
Ce que j'ai particulièrement aimé sur ce film ci, ce sont les textes incrustés sur l'image, je m’explique, la scène un peu avant celle de la mythique batte de Baseball où le Lieutenant Aldo Raine présente à un Allemand capturé le Sergent Hugo Stiglitz, le nom de Hugo Stiglitz s'inscrit en grand sur une image de lui figée, et j'adore ce genre d'insert, c'est très très classe. Il reprend un peu le même procédé mais sans figer l'image ce coup-ci dans le cinéma à la fin où les noms de Himmler et autres flottent au-dessus de leur tête avec une flèche les indiquant. C'est peut-être tout bête mais ça donne un coté surréaliste et limite cartoon qui se mélange à merveille avec le style très spécial de Tarantino.
La bande son est également au rendez-vous, impossible de faire un film sans bonne musique pour notre ami, ce bon vieux Ennio Morricone en est en partie le compositeur, ce qui est à souligner absolument. Qui de mieux placé pour offrir une bande originale que le monumental Morricone ? Des musiques parfaites encore une fois, qui donnent un aspect western à toute cette guerre, rien de bien incroyable quand on connait la passion de Tarantino pour le genre western. Ça lui arrive souvent de donner ce genre d'aspect à ses films, rien que dans Kill Bill, les plans dans le désert et bien d'autres font clairement appel au western.
Et il ne se prive pas non plus ici en façonnant un univers déjanté et unique.
Bon bah voilà hein, j'ai dis le plus gros je pense non ?... Ok, ok, passons au casting !
Lui aussi est comme toujours avec Quentin très très bien garni.
On commence avec un petit nouveau, Brad Pitt, le seul lien qu'avait Pitt avec Tarantino c’était grâce à True Romance où Quentin était au scénario et Pitt au casting, sinon il n'avait jamais joué pour lui. Et bon sang qu'il était temps car son rôle de Lieutenant Aldo Raine est taillé pour lui, cette dégaine, cette entaille sur le coup et cette mâchoire prononcée, il a su se créer un personnage qu'on adore suivre et qu'il incarne à merveille.
Comme le film parle de la France occupée par les Nazis, il nous fallait bien du français au cast et voici que débarque la belle et talentueuse Mélanie Laurent en Shosanna Dreyfus. Ah la la, Shosanna, un prénom impossible à oublier une fois qu'on a vu ce film, ce qui l'ont vu comprendrons pourquoi.
Eli Roth, Diane Kruger, Til Schweiger, B.J. Novak, Denis Ménochet, Léa Seydoux, Richard Sammel ou encore Mike Myers se joignent au casting. J'ai également découvert d'après la page du casting que Harvey Keitel est présent, vocalement uniquement, vers la fin, quand le lieutenant Raine et le colonel Landa négocient et appellent un haut placé, c'est la voix de Keitel. Intéressante et surprenante découverte.
Moins surprenante puisque je le savais déjà, mais tout aussi intéressante, la présence de Tarantino lui-même. Ce n'est que furtivement mais c'est plutôt cool. Il apparaît tout d'abord en tant que Nazi mort au sol qui se fait scalper par un bâtard, et également lors de la fameuse scène de l'étranglement. Je ne dirais pas qui se fait étrangler mais c'est par le Colonel Landa joué par Christoph Waltz, ce ne sont pas les mains de Waltz qui étranglent l'autre personnage mais celles de Quentin qui a souhaité le faire lui-même, cocasse comme anecdote.
En parlant de Christoph Waltz, je ne l'ai pas cité plus haut car il faut en parler plus sérieusement. Avant de jouer dans ce film, il a beaucoup tourné, de nombreuses séries et films étrangers mais grâce à ce rôle de SS, il a explosé, ce fut la révélation du film. Il remporta d'ailleurs pas mal de récompenses tout comme pour Django où Tarantino s'est fait un plaisir de le retrouver.
Quel acteur ! mais quel acteur ! Possédé à 3000% par son rôle, jouer un ignoble SS Nazi n'est pas à la portée de tous mais lui est un miracle dans le genre. Rien qu'à travers le début dont je parlais tout à l'heure, où il se rend chez un paysan, c'est là qu'intervient le fameux "AU REVOIR SHOSANNA !", quelle scène ! De toute façon, chaque scène avec lui est un régal, je comprends pourquoi il a explosé après ce rôle et il le mérite amplement, je pourrais en parler encore mais faut passer à quelqu'un d'autre maintenant.
J'avais également gardé de côté Daniel Brühl que j'ai découvert dans ce film et qui a également été une révélation. Dans le rôle du bon petit soldat Nazi qui ne fait que son devoir, il excelle, belle prestation pour lui aussi.
Et j'ai gardé sous le coude un acteur qui maintenant est on ne peut plus connu, son nom est inoubliable, c'est Michael Fassbender, nom qui n'était quasiment pas connu à l'époque. Il avait bien joué avant dans 300 et quelques autres trucs mais c'est vraiment ici qu'il s'est fait connaître. Décidément ce film a fait connaitre du beau monde.
Samuel L. Jackson, quant à lui habitué du réalisateur, s'occupe de la narration. Je parlais de Hugo Stiglitz, juste après que son nom apparaisse sur l'écran, on a un rapide résumé de ses exploits en tant que tueur de Nazis et c'est narré par ce bon vieux Samuel.
Sylvester Groth en Joseph Goebbels et Martin Wuttke en Adolf Hitler sont au poil, bien dans leur rôle avec la démence de chacun et la folie qui va bien, rien que le "NEIN NEIN NEIN NEIN NEIN" de Wuttke reste pour moi mémorable.
Bon bah voilà mes cochons, une réussite de plus pour notre cher Tarantino.
Toujours au top avec du sang et un humour que j'adore, un casting exemplaire, un scénario exceptionnel et ultra jouissif, une bonne tranche de seconde guerre mondiale, inédite qui plus est, et une fin à tomber. Toutes les fins de film de Tarantino sont d'une perfection absolue à mes yeux, je suis un très gros fan des fins qui coupent nette, on est pris par surprise et paf un écran noir avec une musique miraculeuse par-dessus.
And don't forget, i want my scalps !