Le premier Jack Reacher était déjà sacrément risible. Le second volet est d'une telle ringardise, que cela en devient débile. Le montage est approximatif, le scénario vide de sens, la musique aussi plate que la mise en scène d'Edward Zwick, puis Tom Cruise semble à bout de souffle surtout qu'il n'est pas aidé par un déplorable supporting cast. C'est surement un de ses plus mauvais films.
Jack Reacher (Tom Cruise) se déplace à travers les états-unis en faisant du stop. Il dort dans des motels miteux, ingurgite des burgers et flirte au téléphone avec la major Susan Turner (Cobbie Smulders). Il a tellement la dalle, qu'il va se rendre à Washington pour lui faire des choses interdites aux moins de 18 ans. Sauf, que pas de chance, elle a était incarcéré pour trahison et en plus, on lui fout une possible fille (Danika Yarosh) dans les pattes. C'est le bordel, mais Jack s'est le plus fort et il va sauver le monde, enfin juste ces deux jeunes femmes et c'est déjà pas mal.
Cela ressemble à un épisode super long de NCIS. Jack Reacher passe son temps à rappeler à tout le monde qu'il est un ex-major, il est un peu saoulant. Le problème, c'est qu'il est super balaise et peut mettre ko cette baraque de Sam Morgan (Holt McCallany), donc on ose pas lui dire qu'il est lourd. Puis, c'est le gentil, alors forcément on se range de son côté et on veut qu'il fracasse tout les méchants militaires pas très gentils, avec une salière, un tuyau d'arrosage, un coupe ongle et..... ok, j'abuse un peu, il n'utilise pas de coupe ongle et le tuyau, il me semble que c'est son alter ego féminin, la major Susan Turner, qui va jouer avec. Car oui, Jack ne la joue pas solo sur ce coup-là et va courir de Washington à La Nouvelle-Orléans (souvent sans raison, où en sortant de nulle part), pour démanteler un trafic d'arme dirigé par le général Harkness( Robert Knepper).
Les incohérences sont inhérentes à ce genre de film, mais il fait quand même fort l'ami Jack. Il peut prendre un avion en présentant une carte d'identité où la photo ne lui ressemble pas du tout. Cela ne semble pas déranger le contrôleur, alors qu'il a tout de même le visage un peu abîmé.... Il s'évade d'une prison militaire, comme on sort de son immeuble, avant de se retrouver dans un véhicule sans qu'on sache vraiment comment il a réussi à l'emprunter, ce qui va encore se répéter. Dans un avion, il casse quelques têtes sans que les passagers ne s'en rendent compte et il n'oublie pas de montrer son torse dénudé, comme dans tout ses films récents pour qu'on sache qu'il garde la forme du bas de ses 54 ans. Il va aussi faire un brin de prosélytisme en se baladant devant une église de la scientologie. C'est le producteur et la tête d'affiche, alors il fait ce qu'il veut.
Au milieu de ce foutoir, il y a tout de même un méchant à affronter et un autre à mettre en prison. Le premier est un ancien militaire accroc à la violence, qui va donner du fil à retordre à notre petit Jack. Le second a les traits de Robert Knepper, ce qui est super original, mais surtout il ne fait que passer, tel un courant d'air dans une cage d'escalier. Les personnages n'ont pas vraiment de profondeur, un peu comme le regard de Tom Cruise. Les rares petits moments de plaisirs se déroulent lorsque Jack et sa "fille" discutent de la vie et de ses aléas. Cela prête à sourire, mais pas de quoi se rouler sur la moquette de la salle de cinéma en récupérant une tonne de pop-corn périmée et écrasée.
C'est le film ringard de l'année et avec un budget de 97M$, on était en droit d'espérer un spectacle un peu plus divertissant. Cela se revendique comme un hommage aux films des 80's, alors que c'est juste un ratage du début à la fin, même si la scène d'introduction reste sympathique. Tom Cruise continue de jouer les durs, mais à un moment, il va falloir se renouveler, avant de devenir la risée des salles obscures.