Le premier Jack Reacher était excellent. Avec son héros énigmatique, casseur de dents d'une efficacité redoutable, on assistait à une enquête palpitante et prenante.
Dans cette suite, on retrouve notre ténébreux héros, qui ne restera énigmatique que lors de la première scène, et qui jouera les gros durs seulement lors des 20 premières minutes.
Lors de ces 20 premières minutes, le rythme est soutenu, nous sommes lancés dans l'intrigue de plein fouet, on se frotte les mains en se disant que ça va poutrer, avec pour seul bémol cette histoire de supposée fille qui risquerait de parasiter l'ensemble.
Et malheureusement, au bout de 20 minutes, les craintes sont confirmées.
Notre bon Jack Reacher se retrouve avec les deux filles sur les bras, pour une cavale pas si étouffante, et une enquête pas si palpitante.
Comme Jack le dit lui-même pendant le film: il travaille mieux seul...
Les deux personnages féminins, au lieu de renforcer l'intrigue et le suspense par leurs capacités, plombent l'ensemble, la faute à un script qui n'a pas su les intégrer correctement, rendre la relation avec notre loup solitaire crédible et solide, et donne une fille illégitime stupide par les nombreuses erreurs qu'elle commet.
On se retrouve donc avec une enquête extrêmement classique, prévisible, bourrée de poncifs, avec même des répliques déjà sorties dans un nombre incalculable de films pour notre plus grand désarroi. Et pour ne rien arranger, l'assassin lancé aux trousses de notre petite bande ne se démarque en rien des nombreux personnages de ce types déjà vus avant dans ce genre de films.
Le premier Jack Reacher était revitalisant, le deuxième est redondant.
Jack Reacher n'est pas Jason Bourne, mais pour cette suite ils ont voulu faire du Jason Bourne, en moins violent, moins cinglant, moins percutant (et sans Paul Greengrass). C'est dommage, ce n'est pas ce qu'on en attendait.
Malgré ce constat décevant, je refuse de bouder mon plaisir et de cracher dans la soupe.
Même si Jack Reacher s'est ramolli, même s'il n'est plus aussi mystérieux et implacable, même si à la fin on envoie les violons, et même si l'intrigue n'en est presque pas une, il y a du spectacle, de bonnes scènes, et on peut y trouver notre compte.
Et il y a ces 20 premières minutes fidèles à l'esprit.
Le constat n'est pas si terrible...