Jason va en Enfer est un opus très singulier, peut-être même trop, ce qui rebutera sacrément les fans. En fait, le film est très paradoxal. Le jeune réalisateur Adam Marcus (25 ans) se perd en effet entre sa passion pour le personnage et sa volonté de surprendre le spectateur : d'un scénario original, il en devient une bête resucée de Hidden et de Halloween II, où Jason s'avère quasi-inexistant, remplacé par son "âme" cachée dans un parasite qui se transmet de corps en corps, cherchant à retrouver sa demi-sœur.
Ensuite, le film est bourré de scènes d'action aussi explosives que visuellement dégoutantes qui cachent en réalité une bêtise alarmante (voir la scène d'introduction ou l'arrivée de Creighton Duke, le "spécialiste" en matière de Jason, pour s'en convaincre). Pour finir, le long-métrage s'avère très porté sur l'hémoglobine, les effets sanglants étant bien ancrés dans le gore du début des années 90 avec une réalisation soignée et des acteurs plutôt convaincants, ce qui relève le bas niveau des précédents films.
Ceci dit, cet opus rebute forcément les fans de par approche très différente voire trop fantastique de la série : en effet, le film ne montre quasiment pas de Jason en lui-même, ce qui peut paraitre très frustrant pour un Vendredi 13. Au final, en s'avérant être un film gore quelconque et non un véritable opus de la saga, Jason va en Enfer ne convainc pas totalement. Dommage... Restent un début fracassant, quelques passages dégoulinant de liquide carmin et une fin des plus surprenantes, prélude à une rencontre qui mettra neuf ans à se concrétiser...