Propos liminaire : SC est ainsi fait, un film se critique dans la section film. C'est plutôt logique, mais cette critique aurait finalement plus sa place dans la section jeux vidéo de notre site favori. Ne vous attendez donc pas à une critique très orientée cinéma ; je m'y connais moins qu'en jeux vidéo.
Je me souviens comme si c'était hier de mon premier lancement de Final Fantasy VII. Quelle claque ! Cette introduction en image de synthèse. Cette mise en scène. Le jeu vidéo, surfant sur les nouvelles possibilités techniques offertes par le support CD, marchait sur les pieds du 7ème art. Cette séquence d'introduction magistrale m'a profondément marqué et permettait au jeu une entrée en matière fracassante qui a sans doute grandement contribué à son succès.
L'utilisation de cette technologie était tellement dans l'air du temps que Square se lançait quelques années plus tard dans le cinéma avec le premier film estampillé Final Fantasy : the Spirit Within, dont le contenu reste finalement très classique mais qui constitue indéniablement un jalon dans l'émergence des films en image de synthèse.
Et nous voici 15 ans plus tard, en 2016. Final Fantasy XV vient de sortir sur nos consoles de salon. Square Enix (et oui, le monde a bien changé) nous refait le coup de la séquence d'ouverture. Sauf que cette fois, il s'agit d'un film à part. Et de presque 2 heures.
Car c'est bien cela qu'est Kingsglaive : une introduction ambitieuse au premier Final Fantasy sur console next-gen. C'est ce qui fait sa force et sa faiblesse.
Dans l'esprit, on est dans la continuité de Final Fantasy XIII, qui avait été le premier opus à assumer un arc narratif plus poussé que ses prédécesseurs, même si Final Fantasy X (et dans une moindre mesure FFXII) avait montré la voie. L'accueil n'a pas été aussi chaleureux que prévu, mais ce ne sont pas moins de 3 épisodes qui ont animé cette fresque Fabula Nova Chrystallis. Comme je le disais plus haut, l'esprit est ici un peu le même, avec cette fois une notion de cross média.
Avant le jeu vidéo, le film qui est sensé nous donner les éléments de contexte et de mise en situation pour apprécier au mieux la grande aventure qui nous attend.
Kingsglaive y parvient. J'ai été assez convaincu par la constitution et l'articulation des lieux, en particulier la très belle ville d'Insomnia. Certains personnages sont également assez réussis, comme le Roi et l'Empereur, éternels rivaux d'une guerre sans fin. De ce point de vue, c'est plutôt réussi.
Après, en tant que film, Kingsglaive n'est pas d'un niveau incroyable. Attention, je ne parle pas du volet technique, considérant l'immense qualité des images de synthèse utilisée ici. Disons simplement que le film présente un intérêt pour ceux qui joueront ensuite à FFXV, mais qu'en tant que Stand Alone, il n'est qu'un très beau film d'action aux situations qui s’enchaînent parfois un peu trop, avec quelques lacunes de liaison, et avec quelques personnages (mis à part ceux que j'ai indiqué plus haut) banals.
Et c'est donc finalement bien cela qu'est Kingsglaive : le nouveau standard des séquence d'introduction au RPG, mais pas encore un film autonome suffisamment mature et articulé.