C'est durant le montage de Z que Costa-Gavras découvre l'histoire de trois rescapés des procès de Prague en 1952, et plus particulièrement d'Artur London et son livre L'aveu. Profitant du succès de Z pour l'adapter, il s'attaque à un sujet très fort et dur, notamment à l'époque, sur les dessous du Stalinisme et du communisme selon l'URSS.
C'est d'ailleurs ce que fait brillamment Costa-Gavras, son but n'est pas d'attaquer les pensées communistes mais de dénoncer la politique de pays, surtout l'URSS, qui se prétendent comme tel et finalement instaure un régime de terreur et de surveillances, empêchant toute forme de libertés et notamment politique.
Plus précisément, il se base sur le long emprisonnement d'un haut responsable politique Tchécoslovaque, qui se retrouva accusé d'espionnage. Il montre de manière forte et dure, comment on peut briser un homme, physiquement, idéologiquement ou encore moralement, le manipuler alors qu'il est en position de faiblesses, lui mentir pour obtenir des aveux et prêt à le garder des années enfermées et sous diverses tortures.
La réussite du film, c'est de nous faire ressentir l'injustice à travers le personnage principal, de le rendre intéréssant et attachant, rendant l’œuvre encore plus forte et efficace. Il montre aussi les incidences sur sa famille et sa femme notamment, obligé de cacher la vérité à son fils et en même temps, la puissance de cette manipulation d'état capable d'influencer le jugement de gens très proche de lui.
Sa réalisation est aussi brillante qu'efficace, il nous emmène au plus près des protagonistes sans jamais en faire trop et évite toute lourdeur et est toujours juste, ne rendant l’œuvre que plus poignante. On ressent tout ce que le protagoniste subit, il nous prend aux tripes tout en faisant avancer une réflexion forte. Yves Montand, ancien membre de partie communiste, est très impliqué dans le film et ses propos, et sa composition est d'une rare puissance et on passe, avec lui, à travers différents sentiments tandis que Simone Signoret, sa compagne à la ville comme à l'écran, est elle-aussi remarquable.
Costa-Gavras signe avec L'Aveu une grande œuvre à la fois poignante et intelligence, d'une puissance et efficacité politique juste et très forte où l'on se retrouve immergé avec sensation dans le calvaire d'un homme, remarquablement joué par Yves Montand.