Jour après jour, saison après saison...
Vivant sur une île isolée avec leurs deux enfants, un couple est obligé de régulièrement retourner sur la terre ferme pour aller chercher de l'eau douce et cultiver la terre aride...
Quelques douces notes de musique, le bruit de vagues, la nature... mais aucun dialogue. Voilà un pari aussi audacieux que risqué et finalement réussi de la part de Kaneto Shindô qui livre là une belle oeuvre, sublimant la nature et créant une douce atmosphère envoûtante où il met en place une chronique, saison par saison, des habitants qui vivent sur cette île, axé autour du couple qui fait régulièrement le voyage sur la terre ferme.
La chronique d'une vie traditionnelle et en communauté opposée à celle moderne occidentale, une vie faite d'un quotidien répétitif où travailler durement est un devoir obligatoire pour vivre et manger et se fait de manière répétée. C'est lorsque la maladie frappe que ce quotidien répétitif et cette vie à la chaîne sont bousculés...
mais il ne tarde jamais vraiment à revenir.
Si quelques scènes, notamment en milieu de récit, sont parfois un peu trop étirée, la puissance et l'émotion sont présentes de bout en bout et cette atmosphère lyrique est prenante. Les sentiments passent par les gestes et les regards, qui finalement peuvent en dire bien plus que n'importe quel mot. La réalisation est toujours juste, sobre et épurée, les cadrages parfaits et mettant de fort belle manière en valeur cette magnifique nature et les longues contrées d'eau entourant cette île, le tout sublimé par une belle photographie en noir et blanc.
Une expérience d'un cinéma sensorielle et misant avant tout sur l'image et l'atmosphère pour donner de l'émotion et de la puissance et mettre en scène cette vie traditionnelle où le quotidien est répété... jour après jour et saison après saison...(Sur le conseil de Giulietta_, merci bien !)