Chéri, j'ai agrandi les cosses

Des différentes adaptations du roman de Jack Finney, paru en 1955, je n'avais réellement vu que la plus récente, Invasion de Oliver Hirschbiegel. J'ai dû également apercevoir des bribes de la version de Kaufman (je rattraperai prochainement mon retard le concernant).

Du coup, forcément, cet opus est à considérer, non seulement dans son époque (1956) et aussi dans sa lignée (1ère adaptation).

Le film parle d'une invasion sourde, anti-spectaculaire et souffle bon la paranoïa des films de SF des 50's (guerre froide, conquête spatiale, tout ça). C'est habile ("l'ennemi a le même visage que nous"), un peu stressant et agréable à regarder.

Le principal défaut que je trouve à ce film est dans son écriture des événements les plus basiques, au profit de la SF pure.

Sous couvert de faire avancer l'intrigue, le scénario semble ne pas vouloir répondre à des questions, peut-être secondaires pour la conclusion, mais essentielles pour la cohérence !

Kevin McCarthy, lui, en fait parfois un peu trop mais je me doute qu'il est compliqué de rester pile sur le fil dans un rôle de paranoïaque (ou pas :). A noter une actrice que je ne connaissais pas, Dana Wynter, vraiment magnifique.

La structure en flash-back n'est pas des plus heureuses et l'optimisme de la fin semble un peu artificiel... Renseignements pris, il semble que ce soit une demande des studios, Don Siegel souhaitait à la baser conserver une fin ouverte (et plutôt pessimiste).

D'aucun trouveront ma note un peu dure mais je n'ai pas passé un mauvais moment : c'est un bon film, avec quelques défauts d'écriture ou d'interprétation mais je le place à peu près au même niveau que Le jour où la Terre s'arrêta. Je préfère néanmoins la SF rétro-vintage de Planète interdite ou la thématique (et la structure narrative) de La mouche noire.