Sujet à polémique, la présence des loups sur le territoire français fut longtemps l'objet d'un affrontement stérile entre ceux qui estimaient que l'espèce avait le droit de vivre et ceux qui estimaient, à l'inverse, que le loup était nuisible pour leur bétail et pour leur région. Eradiqués en 1925 après la première guerre mondiale, après des années de traques incessantes, ils firent leur réapparition dans les Alpes françaises en 1992, protégés par des lois internationales. Animal de tous les fantasmes et de toutes les craintes, le loup continue aujourd'hui de fasciner ou de faire peur. Et se retrouve, du coup, projeté sur grand écran.

Gilles Legrand (Malabar Princess) ne relance pas le débat mais expose cette volonté d'ultime domination de l'homme sur la nature autour d'un film à échelle humaine. Angèle (Laetita Casta) est une jeune fille d'un village de montage dont le père (Patrick Chesnais) est naturaliste. Après avoir caché puis relâché un louveteau après le massacre de sa meute par le village, elle décide de devenir la première femme vétérinaire. Impensable à l'époque de voir une femme s'occuper des animaux. Fraiche mais butée, elle s'associe à un éleveur d'animaux pour cirques. Un accident d'avion plus tard, la voilà isolée dans une vaste plaine enneigée, avec à l'horizon de la journée un feu s'éteignant et des loups approchants...

Angèle se réveille dans la masure de Giuseppe (Stefano Accorsi), un homme simple qui vit dans la montage avec sa mère, ancienne danseuse considérée comme une sorcière par le village. Après l'avoir soignée, il la réchauffe et la nourrit, avant de s'éprendre d'elle. C'était sans compter les recherches que mènerait Emile Garcin (Jean-Paul Rouve) pour retrouver celle dont il est amoureux et qui lui est promis. Ce riche industriel, alors en passe de devenir le maire du village, part donc à la recherche de sa belle, bien décidé à exterminer les loups et à se débarrasser de son rival par la même occasion...

L'histoire est gentille mais pourtant, quelque chose ne colle pas. Jean-Paul Rouve est un acteur talentueux, mais dés qu'il s'agit de jouer des rôles adultes, un peu sombres et complexes, on sent que le talent se dilue, et mal dirigé, il en devient parfois ridicule, ce qui est malheureusement le cas dans le film. Laetita Casta n'excelle pas non plus dans son rôle, à peine surpassée par Stefano Accorsi. Il est fâcheux d'avoir autant d'acteurs à fort potentiel et de si mal les exploiter. Mais tout n'est pas perdu dans ce film qui mise sur l'homme mais aussi sur l'animal, puisque les loups (dirigés par Pierre Cadéac) sont à la hauteur du spectacle en fournissant des plans mémorables, et qu'ils apportent un véritable esprit au film qui, c'est dommage, en manque cruellement.
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le 29 sept. 2010

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Brice B

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