Personnellement j'ai approché Terrence Malick à l'inverse de la plupart des gens.
J'ai commencé par The Tree of Life, puis je me suis intéressé à son revirement expérimental avec Knight of Cups.
Quand j'ai constaté que ce virage pas très "facile d'accès" qu'avait emprunté le cinéaste il y a quelques années ne me plaisait réellement pas du tout, je me suis intéressé à sa filmographie d'avant The Tree of Life.
Ma première surprise était de voir que Les Moissons du Ciel était un très bon et très grand film.
Ma deuxième de voir que La Ligne Rouge était un véritable chef d'oeuvre.


Je ne m'attendais pas du tout à ça, j'ai toujours considéré Apocalypse Now et Voyage au Bout de l'Enfer comme mes chefs d’œuvres indiscutables du cinéma de guerre et je ne trouvait aucun film de guerre qui pouvait exprimer la force que dégageait ces deux œuvres ci.
Mais La Ligne Rouge est un chef d'oeuvre, du moins à mes yeux, une fresque puissante sur l'atrocité de la guerre, et ce qu'elle apporte dans le cœur des individus qui en sont victimes, comme le dit cette voix off à un moment du film sous une musique magistrale : "la guerre ne rends pas les hommes meilleurs, elle en fait des chiens, elle empoisonne l'âme". Le "paradoxe" entre cette nature, ces paysages paradisiaques et les explosions, le sang, la mort est exploré avec virtuosité, et tient au génie.
Malick est définitivement le grand maître de l'image, et ce film renforce la réputation du cinéaste, d'autant que La Ligne Rouge est son film le plus abordable sur le point de la narration. Un détail qui m'a estomaqué, c'est l'aisance de Malick à filmer des scènes de bataille, là où je croyais le réalisateur pas assez "agressif" dans son style pour capturer la violence, l'atrocité et le désespoir engendré par la guerre, La Ligne Rouge prouve que ce cinéaste adapte facilement plusieurs genres à sa "sauce" et arrive à intégrer plusieurs registres (guerre, amour, aventure, drame, histoire, religion selon ses œuvres) dans son style plus contemplatif. La BO signée Hans Zimmer se transcende avec l'oeuvre, notamment sur un passage (qui m'a personnellement beaucoup marqué) où la musique prend toute sa force :


la scène du carnage où les soldats américains s'en prennent à tous les japonais qu'ils trouvent sur leur passage lors de l'attaque dans le village de fortune, certains délaissant peu à peu leur humanité pour se plonger dans une sphère d'ultraviolence qui n'est pas sans rappeler les prédécesseurs du genre (Apocalypse Now sans le côté satirique, par exemple).


Bref, peut être que Malick est surestimé depuis l'évolution de son style et sa patte remixée à la sauce expérimentale, certains crient "au chef d'oeuvre" à chaque nouveau film, tandis que d'autres y voient une mascarade. Mais pour tout cinéphile, quelque soit leur opinion sur Terrence Malick, La Ligne Rouge est à voir au moins deux fois, pour ma part, il s'agit du plus grand film de ce réalisateur, peut être pas son plus ambitieux mais en tout cas son plus abouti.

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le 29 sept. 2017

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Tom Bombadil

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