Deux truands spécialisés dans la revente de voitures volées (garagistes le jour & criminels la nuit) se rendent à une soirée dans un pavillon situé au fond d’un parc. On comprend rapidement que ces derniers ont été invités dans le seul et unique but de divertir les hôtes de la classe moyenne, mais la situation va rapidement dégénérer. Ce qui ne devait être qu’une banale soirée entre amis va se transformer en un véritable cauchemar, entre tortures, viols et meurtres.
Juste après avoir réalisé son dérangeant et néanmoins culte Cannibal Holocaust (1980), Ruggero Deodato changeait de registre, quittant l’horreur graphique pour l’horreur psychologique avec La Maison au fond du parc (1980). On aurait aimé y croire à son rape and revenge, l’ennui c’est qu’il sonne faux en permanence et ressemble plus à un film érotique qu’à un thriller horrifique, entre sa musique langoureuse et ses plans de nudité purement gratuits. Ce qui pose le plus problème ici c’est la direction artistique, à aucun moment les acteurs ne parviennent à rendre crédible leurs scènes, c’est à n’y rien comprendre (d’un plan à l’autre, les personnages changent complètement comme lorsque l’héroïne s’enfuie de la maison et dans le plan d’après, elle drague l’un des ravisseurs. Il en sera de même avec les scènes de viol où les femmes ne semblent pas opposer beaucoup de résistance). Pourtant cela démarrait plutôt bien avec ces protagonistes prétentieux, hautains et provocateurs, mais rien à faire, le casting s’avère relativement mauvais, en dehors de la prestation marquante de David Hess dans le rôle du sadique violeur armée de sa lame de rasoir (un rôle qu’il connait par coeur pour l’avoir interprété précédemment dans le cultissime La Dernière maison sur la gauche - 1972).
L’ensemble s’avère extrêmement répétitif face à des protagonistes qui ne semblent pas rechigner à se faire violer (plutôt étrange et malaisant comme situation). Malgré cela, il faut bien reconnaître que l’ambiance particulièrement gênante est assez réussie, en nous dépeignant cette bourgeoise malsaine et masochiste. Si le film peut paraître irréaliste, certaines idées de mise en scène sortent du lot (toute la séquence avec Brigitte Petronio) et on appréciera la musique de Riz Ortolani qui contraste complètement avec le film, au grès de la douce mélodie de "Sweetly".
Un huis clos sinistre et anxiogène, mal interprété dans son ensemble, un mix improbable entre le rape and revenge irréaliste, le film de charme et le thriller charnel mollasson.
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➽ Film vu dans le cadre d’une thématique « Rape and revenge »