Avec La nuit de L’iguane, John Huston adapte l’œuvre de Tennessee Williams et nous fait suivre le destin de Larry Shannon, un pasteur alcoolique converti en guide de voyage organisé devant faire face aux avances de trois femmes.
John Huston nous emmène dans la chaleur du Mexique pour y suivre une fascinante galerie de personnages où tous semblent plus égarés les uns que les autres et où se croisent notamment un ex-prêtre alcoolique devenu chauffeur de bus qui va devoir maitriser son boulot mais surtout ses pulsions, une jeune nymphette encore mineure qui n’écoute qu’elle-même ou encore une femme frustré et hystérique. En étudiant ces cinq personnages, ce sont différentes visions de la vie et surtout de la complexité de l'humanité que Huston met en scène.
L’écriture est de qualité, que ce soit pour les personnages, le déroulement ou les dialogues qui sonnent toujours justes. Entre non-dits, passés douloureux, pulsions, refoulement, vapeurs d’alcool, le sexe dans les rapports humains ou encore les tentations, Huston aborde plusieurs thèmes avec intelligence. Si on peut reprocher le manque d'émotion, le récit n'en reste pas moins passionnant et parfois même intense, tandis que la photographie en noir et blanc est superbe et les interprètes remarquables (tant Richard Burton que Sue « Lolita » Lyon, Deborah Kerr et la très sensuelle Ava Gardner).
John Huston propose avec La Nuit de l'Iguane une œuvre intéressante, parfois intense et très bien écrite, pêchant légèrement par son manque de sensation mais étant portée par de remarquables comédiens.