♫♫...A house is a home even when it's dark
Even when the grass is overgrown in the yard
A house is a home
Even when we've up and gone
Even when you're there alone
A house is a home...♫♫


Je ne vais pas faire dans le novateur et ça m'emmerde prodigieusement.
Quand on tombe amoureux, on a toujours l'air d'un connard amoureux, rien n'y fait.
Et on fait son sucré, tout est beau, à tomber. T'es heureux, quoi. Comme un connard.
Faut que ça me tombe sur le coin de la tronche. Encore.

Alors voilà, je suis amoureux. Ça m'est tombé dessus comme les emmerdes s'entassent sur ton palier quand t'es pote avec Jean-François Copé.
C'est bien fait pour moi et comme il n'est pas judicieux d'être copain avec un cochon comme Copé, croire tout ce que les chagrins racontent sur ce film alors qu'ils n'ont pas vu l'étincelle n'est pas une bonne idée.
Je rentre dans le rang. Ce film se mérite comme les jolies danses mon ami.

Puisque c'est ici, poussons la Porte du Paradis, voir si personne encore n'a remis le loquet, tendre l'oreille et écouter si résonne toujours, au loin, « Le Beau Danube Bleu ».
Avancer dans un ciel de lumière et s'enfoncer dans l'obscurité.

Valser c'est tourner, danser en faisant des cercles. À se donner la gerbe. C'est être emporté dans un tourbillon, tout est flou autour de toi sauf les yeux de celui ou de celle qui te tient dans ses bras. Toi, lui, elle, moi, l'inertie et Cimino. Les cercles c'est la vie et ils sont inéluctables. Jusqu'à ce que la valse tourne au délire.

La mélodie est un peu lugubre, elle donne à la danse des accents mélancoliques.
Elle a le goût impitoyable de l'Histoire, un goût métallique.
Immigration et Terre Promise, la sordide histoire de l'expansion du peuple américain, son absurdité, ses convictions, et ses pilotis sur une marée rouge, poisseuse.
Cimino te prend par la main, doucement, alors tu peux le laisser faire.
Être le témoin de l'effort incroyablement héroïque de quelques hommes. Et du naufrage de certains autres. Posés là, dans un paradis aussi grand qu'ils sont petits.

L’œil, ce sens de l'immensité qu'a Cimino pour capturer un paysage, pour dessiner un crépuscule, voler des respirations, capter l'effroi, l'intimité et la grandeur, la sauvagerie aussi.
Ces petits riens qui flottent dans l'air et qui font un grand tout, comme un souffle.
Comme pour donner la vie.
Reconstitution iconoclaste d'une conquête de l'Ouest raciste et barbare, sublimée de romantisme et de violence.
Cimino époustoufle par sa maîtrise absolue et sa capacité à tout rendre splendide.
Une fois passé l'ébahissement devant ces décors qui donnent à croire que tu as devant toi l'Amérique et ses fondations de sang, juste après que la richesse des costumes, ce souci du détail, t'ait claqué à la gueule, te voilà happé dans le cyclone.

Poème cinématographique, chorégraphie picturale, le western tragique de Michael Cimino repousse les frontières de la grâce.
Rien ne sera jamais plus aussi beau.

Bref, j'en dis presque déjà trop et je prends de ton temps.
Le film est long et pas qu'un peu.
Tu devrais courir te coller devant.
Voir si toi aussi, tu tombes amoureux.
DjeeVanCleef
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le 25 juil. 2014

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DjeeVanCleef

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