"Enfin un film qui fait du bien" c'est en substance ce que j'ai ressenti, alors que le public applaudissait à la fin de ce feel-good movie. Après le désastreux Né quelque part, le réalisateur Mohamed Hamidi se reprend et signe une oeuvre à la fois drôle et naïve. Heureusement, c'est l'humour qui remporte la mise, grâce à la belle performance de Fatsah Bouyahmed.
Fatah (Fatsah Bouyahmed) est un paysan algérien, dont le rêve est de concourir avec sa vache Jacqueline au salon de l'agriculture à Paris. Le miracle va avoir lieu et il va devoir traverser la France à pied, pour enfin réaliser son souhait.
En février, une comédie française sort sur nos écrans tout les mercredis. On a eu le moyen Les Tuche 2, puis le lamentable La tour 2 contrôle infernale et enfin La vache. Deux suites foireuses avec des acteurs connus et un film original avec un acteur inconnu du grand public, Fatsah Bouyahmed. L'outsider s'impose aisément face aux deux mastodontes. Le pari n'était pourtant pas gagné.
Comme pour Né quelque part, on retrouve Jamel Debbouze sur l'affiche. Heureusement, il ne fait que passer en jouant presque son propre rôle. On évite donc son humour en perdition depuis des années et on va pouvoir profiter du talent comique du fringant et rafraîchissant Fatsah Bouyahmed. Il a une façon toute personnelle d'interpréter les classiques de la chanson française des années 80. Son accent est un de ses atouts comique, il joue beaucoup là-dessus. Ce côté "blédard" le rend sympathique et contre toute-attente, il ne va pas finir par nous taper sur les nerfs. Il faut dire que son interprète rappelle d'autres acteurs comique à la bonhomie fortement sympathique. On pense à Bourvil, Raimu, Michel Simon puis forcément à Fernandel grâce à La vache et le prisonnier. Ils dégageaient une chaleur humaine, que l'on retrouve chez Fatsah Bouyahmed. Il perpétue une vieille tradition française, en interprétant un monsieur tout le monde se trouvant au cœur d'une histoire formidable.
Le film est agréable, mais dès l'arrivé de Lambert Wilson, cela monte d'un cran. A partir de là, les rires s’enchaînent pour la simple et bonne raison, que Fatsah Bouyahmed s'exprime plus et ses tournures de phrases sont jubilatoires. On ne se moque pas de lui, mais avec lui. Cela fait une grande différence. Il n'est pas là pour jouer un bouffon. A travers son personnage, il parle de son Algérie, de la pudeur des sentiments et de la solidité des liens dans une famille. Il pointe du doigt les travers de notre société se réfugiant dans les médicaments pour oublier les douleurs de la vie. Il ne juge pas, il constate. Il ne donne pas de leçon, il compare. Il n'est jamais méchant et sa naïveté est touchante.
La France dont il sillonne les routes est idéalisée. Le racisme n'existe pas, les douaniers sont sympas et tout le monde ouvre sa porte à un inconnu dans le besoin. On trouve tout de même un policier stupide, tout comme un fonctionnaire. Cela reste une fable, dont le but est de démontrer que l'on peut tous vivre ensemble. C'est une belle utopie, malheureusement bien loin de notre France actuelle. La pauvreté ne semble pas exister, sauf pour le comte Lambert Wilson. C'est rempli de bons sentiments. Cela n'est pas désagréable et permet de se détendre.
C'est un film pour tout le monde, avec un Fatsah Bouyahmed formidable. La traversée de la France se fait tranquillement et on apprécie ce voyage, où les sourires et rires vont souvent se faire entendre.