Décidément, le cinéma américain n'a plus d'inspiration, encore un remake, lui-même adapté d'une nouvelle, le tout datant des années 40. Vu les décennies qui nous séparent de la première version, on n'a peu de chance de l'avoir vu, surtout que Danny Kaye n'est pas connu en France. Ben Stiller fan de cet acteur, chanteur et danseur (merci wiki), lui même touche à tout; il est réalisateur, acteur principal et producteur du film; a voulu lui rendre hommage, avec ce film tendre mais peu émouvant.
Ben Stiller est un quarantenaire célibataire, rêvant sa vie au lieu de la vivre. Il est tombé sous le charme d'une nouvelle employée; Kristen Wiig; mais il est incapable de l'aborder au travail, il passe par le biais d'un site de rencontre, mais là aussi, il n'y arrive pas, il sent la défaite mais force aussi la sympathie.
Il travaille pour Life, qui vient d'être racheté et c'est Adam Scott qui est parachuté pour restructurer et donc licencier, l'un n'allant pas sans l'autre. Ben Stiller s'occupe du tirage des photos de Sean Penn, un célèbre photographe dont la 25ème photo doit faire la dernière couverture de Life. Sauf qu'elle est introuvable et Ben Stiller va se lancer à la recherche de Sean Penn et donc de cette fameuse photo.
La première scène ou Ben Stiller tourne en rond pour cliquer sur le profil de kristen Wiig est savoureuse, cela annonce un film drôle, simple et tendre. La découverte de ce personnage lunaire est touchante, ses déconnexions avec la réalité offre de bons moments, le sommet étant atteint lors de l'affrontement avec Adam Scott. Ce dernier étant le méchant capitaliste affublé d'une barbe ridicule, la vanne rêvée de Ben Stiller sur celle-ci est parfaite. Les couvertures de Life sur les murs de la boîte, font partie intégrante de l'histoire, celle avec Peter Sellers rend hommage à cet autre acteur de talent, Ben Stiller a de bonnes références, lui-même aimant incarner divers personnages, comme dans ce film.
La première partie rêve/réalité est réussie, on s'attache à ce personnage, on a envie qu'il séduise Kristen, qu'il vive enfin mais la suite est moins passionnante. Pendant un moment, le doute s'installe "il rêve ou pas?", et c'est là que je vais décrocher, lors de son affrontement avec un requin dans un océan glacé, c'est trop. Tout comme sa fuite face à un volcan en éruption, on tombe dans l'excès, la réalité devenant plus forte que ses rêves, c'est beaucoup trop. Son périple est beau, de par la musique et les magnifiques plans qu'ils nous offrent, un peu comme du Yann Arthus Bertrand, mais un peu vide, je ne ressens pas d'émotion, tout simplement parce que je n'y crois pas.
Le film retrouvant de son éclat, dès qu'il revient à NY et retrouve Kristen Wiig, le point culminant étant la découverte de cette couverture tant convoitée, elle est émouvante, elle rend hommage à ceux qui sont dans l'ombre, le film se conclut en beauté.
J'aurais voulu aimer ce film, la naïveté de son propos, de son personnage principal parfaitement interprété par Ben Stiller, tout comme celle qui occupe ses pensées, Kristen Wiig excellente aussi (elle m'a surpris), son adversaire Adam Scott en contre-emploi parfait, la voix de Patton Oswalt avant de découvrir sa bonne bouille, lui aussi est bon. En fait, tout est parfait, trop parfait, c'est un superbe emballage, un bel écrin mais qui manque de profondeur, d'émotion, trop simpliste. J'avais envie de plus, j'en attendais plus et je n'ai pas été comblé, exigeant ? Avec l'attente, oui. Je l'aimerais peut-être plus tard, qui sait ?