Sa trilogie Retour vers le futur enfin bouclée, le génie des effets spéciaux Robert Zemeckis s'adonne à une autre comédie fantastique où les limites du trucage numérique vont à nouveau être transcendées. Vaudeville burlesque où deux femmes ayant bu une potion miracle les rendant belles à jamais s'affrontent pour le même homme, La Mort vous va si bien reste l'un des films les plus impressionnants et les plus drôles mis en scène par le réalisateur américain qui nous livre ici un véritable cocktail composé d'humour sacrément noir, de séquences hilarantes et d'effets spéciaux encore aujourd'hui bluffants...
Ces deux créatures diaboliquement sexy, c'est d'abord Goldie Hawn, Helen, la rousse, la première conquête du Dr. Ernest Menville (Bruce Willis, au sommet de son talent de comique), chirurgien esthétique réputé qui va être attiré par une courtisane peu fair-play. C'est Meryl Streep, Madeline, la blonde, l'actrice narcissique sans foi ni loi qui va littéralement dérober le mari de la première et la pousser à la dépression, la rendant obèse et psychotique. Mais Helen a plus d'un tour dans son sac et, sept ans après, découvre un endroit lugubre dirigé par l'ensorcelante Lisle Von Rhoman (Isabella Rossellini) qui va lui prodiguer une potion magique la rendant éternellement jeune et belle.
La revanche est de mise et un combat sans merci peut commencer entre les deux femmes. Satire grinçante du monde hollywoodien où chirurgie esthétique et divorces en pagaille sont devenus monnaie courante, La Mort vous va si bien nous offre un affrontement délirant entre deux immortelles pour les beaux yeux d'un homme finalement lâche et sans vergogne qui n'hésite pas à plaquer l'une pour se mettre avec la plus sexy, mentant comme un arracheur de dent pour arriver à ses fins. Robert Zemeckis use de tout son génie créatif pour nous asséner des séquences dites d'action du plus bel effet, notamment lors de ce final grandiloquent dans le manoir où tous les coups sont permis entre les deux femmes. Un long passage détonant bourré d'incroyables effets visuels où tête retournée et ventre troué ne sont que les prémices d'un festival numérique réjouissant au possible.