Tournée peu avant les cultissimes Goonies, cette approche de l'heroic fantasy n'est hélas pas aussi fantastique qu'elle n'y parait... Conservant un thème fantastique évident mais cependant discret, Ladyhawke s'avère être plus un film d'aventures médiévales qu'un véritable long-métrage d'heroic fantasy. Ici point de sorciers ou de dragons, nous y retrouvons un chevalier intrépide partant à la recherche de l'évêque qui les a maudit, lui et sa bien-aimée, à se transformer respectivement en loup et en faucon. Lui devient loup lorsque la nuit tombe, elle devient faucon lorsque le jour se lève, liant les deux êtres tout en les séparant à jamais.
Aidé d'un jeune garçon espiègle, l'ancien capitaine de la garde va parcourir le pays pour mener à bien sa mission. Le concept de ces deux amants métamorphes est bienvenu et poétique mais n'arrive malheureusement pas à faire de Ladyhawke une œuvre marquante. Pourtant nanti de décors splendides, de costumes réussis et d'un casting alléchant (Rutger Hauer, Michelle Pfeiffer et le jeune Matthew Broderick), le film de Richard Donner peine à trouver ce souffle épique qu'il est sensé dégager. Réparti sur une durée un poil trop longue, le rythme vacille et s'avère inégal tandis que les dialogues n'arrivent jamais à rencontrer de réelle grâce.
Pareillement, les séquences d'action ne resteront pas dans les mémoires, la faute à des cadrages anodins (n'est pas John Milius qui veut) et une musique peu adéquate. Car c'est là que réside le plus gros point noir du film : la musique mi-rock symphonique d'Andrew Powell, typiquement 80's avec ses claviers électroniques, contraste fortement avec le décor proposé et s'avère vite ringarde. De plus, les effets spéciaux, propres à un film dit fantastique, sont ici clairement ratés, en témoigne la transformation d'Isabeau en faucon, sorte de patchwork brouillon et indigeste à l'écran. Au final, malgré de bonnes intentions et quelques qualités immuables, Ladyhawke demeure un film de fantasy pour le moins raté qui arrive cependant à rester un tant soit peu divertissant grâce à ses thèmes abordés et son casting de luxe.