Selon la légende familiale, Lady Hawke serait le long métrage préféré de ma femme. Là n’est point son seul mérite, Richard Donner ne réunit-il pas la plus belle actrice de son temps, le plus célèbre des Réplicants, les plus extraordinaires sites de l’Italie dans un conte, présenté comme médiéval, bien que né de l’imagination d’Edward Khmara.
Je vous vois râler, Michelle est-elle la plus belle ? Elle l’est. La preuve ? Elle fut la seule à bénéficier, à deux reprises, des honneurs de la couverture de l’édition annuelle de 50 Most Beautiful People In The World, en 1990 et 1999, tout en apparaissant dans les classements 1990, 1991, 1992, 1993, 1996, 1999 ! Notez, que cette jeune miss beauté du comté d'Orange ne se classa que 6e du concours de Miss Californie. Dingue. Rudger est parfait, il reprend son personnage de Blade Runner, un taiseux, sombre et mélancolique, gagné par la colère et l’esprit de vengeance.
Revenons à notre histoire. Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. Rutger et Michelle. Étienne Navarre et Isabelle d’Anjou. Trop beaux, ils suscitèrent la jalousie du seigneur évêque, qui succomba à la concupiscence. Le pieux religieux se fit sournois, cruel… très méchant. Il pactisa avec le Diable : Rudger sera loup le jour, Michelle faucon la nuit. Malheureux les amants séparés, qui savent que demain, à l’aube, leurs regards ne se croiseront qu’une fraction de seconde… Animaux, ils sont totalement, oubliant tout de leur humanité. Étienne est le maître du faucon. Le loup protège Isabelle. Conscient de son impuissance, le fier Rudger est réduit à la confier à un troisième larron, le jeune mais dégourdi détrousseur Matthew Broderick. Le gamin est malin : « Dieu, nous parlons tout le temps ensemble, ne le prenez mal, s’adressant à Navarre, mais il ne m’a jamais parlé de vous. »
Nous sommes en 1985, soit dans la préhistoire du cinéma fantastique. Les décors sont naturels et le travail sur la lumière admirable. Vous apprécierez les fabuleux paysages désertiques de la vaste haute-plaine de Campo Imperatore des Apennins. J’avoue une faiblesse pour le château de l’évêque. Les impatients sauteront ce passage culturel.
La forteresse de Torrechiara, sise à Langhirano de la province de Parme, fut érigée entre1448 et 1460 pour abriter, dans une splendide chambre d'or décorée par Benedetto Bembo, les amours de Pier Maria de' Rossi, comte de San Secondo (1413 – 1482), un fameux condottière. Ne le condamnez pas trop vite, marié à quinze ans à Antonia Torelli, fille du comte voisin de Montechiarugolo, elle lui donna sept fils et trois filles avant de se retirer dans un monastère et de céder sa place à Bianca Pellegrini de Arluno.
En l’absence d’images numériques et restreint par son budget, Lady Hawke souffre d’un manque certain de figurants, les villes, villages et fermes sont vides. Rudget ferraille contre de toutes petites troupes de soldats, fort maladroits au demeurant. Sachant qu’il exécute les deux premiers à l’arbalète à deux coups, qu’il termine les suivants de deux ou trois coups de sa grande épée, les combats perdent en héroïsme ce qu’ils gagnent en réalisme et en attirance sur la gente féminine. La trame fantastique autorise les coups heureux ; le sinistre chasseur pose obligeamment sa vilaine tête dans le piège à loup ; ou malheureux ; essayez de toucher un faucon en plein vol sans viser. Mais, ma femme aime, elle aime tout, y compris les trente minutes excédentaires qui l’alourdissent l’ensemble. Après tout, un film n’est pas destiné à plaire à tout le monde et rares sont ceux qui nous plaisent à tous deux.
PS J’ai aimé le rock synthétique, progressif et sirupeux d’Alan Parson Project. Je chérissais leurs 33 tours que j’ai, littéralement, usés sur mon tourne-disque. Maintenant, que diable allaient-ils faire dans cette galère ? L’erreur est patente.
PS J'aime pourtant bien Lady Hawke. Merci M. Donner.
Bonnes vacances