Un film de Brett Ratner, ça fait toujours l'effet d'avoir choisi le mauvais chocolat dans la boîte assortie : il a l'air bon mais on fait la moue en le goûtant. Pour son dixième long-métrage, l'auteur de la trilogie Rush Hour revient au film de casse sous fond de comédie six ans après son peu mémorable Coup d'éclat. Et si ce dernier proposait un casse envolé bien que peu original, il loupe cette fois-ci son coup. En effet, c'était trop beau pour être vrai : un casting mélangeant has-beens de première et comédiens plus ou moins en vogue, un pitch alléchant et 85 millions de dollars de budget n'auront pas suffit à faire du Casse de Central Park un bon film de casse... ni une bonne comédie d'ailleurs !
Pourtant, l'idée de départ était sacrément bonne : réunir sur le même écran Ben Stiller, Eddie Murphy et Matthew Broderick pour orchestrer le vol en règle de plusieurs millions de dollars à un escroc de business les ayant mis sur la paille fleurait bon la petite comédie typique des années 80. Hélas, les personnages sont tous très inégaux (entre un Matthew Broderick transparent et une Gabourey Sidibe sous-exploitée, on se sent un poil arnaqué par la fine équipe proposée sur l'affiche), Eddie Murphy n'arrive pas à clairement s'imposer face à un Ben Stiller omniprésent et l'intrigue met un temps fou à démarrer pour au final ne servir qu'un casse maigrelet bourré de séquences peu rigolotes et d'improbabilités poussives.
Bien entendu, la bonne humeur est là et le budget du film nous offre des décors et autres accessoires bien reluisants (dont l'immense Macy's Thanksgiving Day Parade de Thanksgiving en plein Central Park) mais rien ne nous fera ni vibrer ni rire aux éclats. Ratner échoue donc à vouloir maquiller son film comme un produit super tendance mais en oublie de gérer son scénario finalement très plat. En espérant voir un remake plus dynamique dans quelques décennies.