L'action de ce "World's End" clôturant la fameuse trilogie du Cornetto aurait très bien pu se dérouler en l'an de grâce 1664, il n'en sera rien. Après les zombies et le buddy movie/action, Edgar Wright se penche sur la science-fiction, histoire de boucler son tour d'horizon du cinéma, pour le meilleur et pour la beer.
RENCONTRE DU TROISIEME TRIP
L'une des choses les plus marquantes à l'issue du visionnage, c'est ce constat d'un humour un peu plus pataud, moins british, ce qui pour ma part est dommageable, même si le film de Wright propose son lot de scènes délirantes. Une fois encore, l'ensemble est bourré de références, et on se surprendra à sourire à de nombreuses reprises à un clin d'oeil ou une simple allusion. Pour le reste, "Le dernier pub..." (le titre français est quand même sacrément pompeux) est très agréablement mis en scène, ponctué d'humour et de séquences cultes avec un sens du rythme indéniable. On regrettera peut-être un abus de cgi par moments, là où les deux films précédents avaient su garder une certaine sobriété esthétique, toutes proportions gardées. Effets visuels qui ne nuisent jamais à la lisibilité de l'ensemble cela dit. Comme pour boucler la boucle une fois encore, on remarquera que Wright a pris un James Bond pour en remplacer un autre. Dalton était excellent, Brosnan l'est tout autant, il m'a rappelé Anthony Head "Giles" de Buffy, allez savoir pourquoi...
BAR OF THE WORLDS
20 ans après une première tentative ratée, une bande de glandus se retrouve afin de tenter un Grand Chelem, une tournée des grands (trou)Ducs de douze pubs. Il y a Gary King, l'instigateur motivé à bloc (Simon Pegg - en roue libre), Andy (Nick Frost et sa petite vie d'apparence rangée), Oliver (Martin Freeman - en agent immobilier très "smart" ), Steven (Paddy Considine - travaillant dans la construction) et enfin Pete (Eddie Marsan - vendeur de voitures haut de gamme). L'atout charme féminin sera interprété par Rosamund Pike (la promise cuitée ?), tiraillée dans un trio amoureux pas trop lourd. Attention, boire ou éconduire, il faut choisir ! Edgar Wright (assisté par Pegg à l'écriture) emploie tout un arsenal comique, et l'on retrouvera même quelques gimmicks clipesques déjà présents dans les deux premiers volets de la "Three Flavours Cornetto Trilogy". Il prend le temps d'installer l'histoire et les personnages, avant que son oeuvre ne vire à "l'invasion des bots amateurs" dans le plus grand n'importe quoi.
[SPOILER]
LE GOUT DU SACQUET
En vrac, quelques petites choses que je retiens particulièrement de "The World's End": déjà, je trouve excellente l'idée selon laquelle chaque nom de pub est annonciateur des évènements qui vont suivre. Cela démontre, comme ce fut le cas pour les deux films précédents (surtout Hot Fuzz qui était un bijou à ce niveau-là), un réel effort d'écriture, qui éloigne le film de bon nombre de comédies "bêtes et méchantes". Par ailleurs, j'ai pris beaucoup de plaisir à déceler les nombreuses références, notamment "The Thing" pour les gueules lumineuses ainsi que le fait pour les protagonistes de devoir régulièrement prouver qu'ils sont bien eux-mêmes. Le backbreaker montré à la manière de "The Dark Knight Rises" m'a fait éclater de rire aussi. Enfin, comment ne pas penser à Star Wars, pour le dernier plan, ici revisité façon "Lager des Etoiles". En parlant de dénouement, l'affrontement avec Bill Nighy, la voix du Network est épique. Parti comme un échange interminable voire chiant, la chute n'en est que plus magistrale !
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Même si je termine ce dernier volet de la trilogie de Wright sur une note légèrement moins euphorique que pour les deux films précédents, "The World's End" remplit parfaitement son office en termes de divertissement, à partager avec quelques bières et entre potes, de préférence. Car une fois encore...zut je vous laisse faut que j'aille pisser !