Je voulais tester le rebranchement du Home Cinéma chez mes parents, j'ai donc fait un choix de film "pas trop risqué" en décidant de regarder Le Discours d'un roi avec mes parents.
Le film, blindé de prix élogieux, était globalement ce à quoi je m'en attendais. Avant tout de bons acteurs avec Colin Firth et Geoffrey Rush impeccable et une Helena Bonham Carter subtile. (Ouais, j'ai du mal à me dire que j'ai placé les quatres mots de la dernière phrase côte à côte.) La réalisation fait vraiment du bon boulot. C'est léché, soigné et ça réussi à rendre très dynamique deux trucs qui ne le sont pas : des séances d'orthophonistes et un mec qui parle dans un micro. De ce point de vue là Tom Hooper à très bien sut rendre compte de l'importance de la voix ainsi que tout le trac qui se dégage d'un discour (avec des inserts sur le visage des gens qui l'écoutent.)
Non, ce qui tempère mon ardeur, c'est qu'un scénario aussi académique ai pu être primé à l'Oscar du meilleur scénario (ou du moins c'est tellement académique que ça ne pourrait que leur plaire.) Si un autre critique du site, Hyperion, à sû pointer du doigt le manque de fidélité historique, moi je trouve le scénario relativement prévisible.
En gros, c'est la traditionnelle histoire d'un X qui va voir Y, un spécialiste du Z. Mais Y a des méthodes particulières, alors au début X l'envoie chier jusqu'à ce que par hasard X s'aperçoit que la méthode d'Y marche. Du coup, ils s'entrainent ensemble (avec un training-montage) jusqu'à ce que Y et X deviennent tellement bons amis que X se confie à lui. On comprend alors qu'au lieu d'un problème de Z, X a avant tout besoin d'un thérapeute et de confiance en soi. Parfois, au deux tiers du film, X craque et laisse tout tomber. Mais à la fin du film, X et Y se rabibochent et le climax du film se concentre sur X, lors d'un moment décisif de sa vie, celui où il deviendra champion du monde de Z. (Ou dans le cas présent, arrivera à aligner quatre mots correctement à la radio.)
En gros, si au lieu de devoir faire un discours d'entrée de guerre, George VI avait dû défier Hitler à la boxe, la structure aurait été la même. (Putain, si vous avez du temps et de l'argent, faites un film où George VI et Hitler doivent se battre à la boxe pour déterminer de l'enjeu de la seconde guerre mondiale. Je paierais pour voir ça !! )
Après tout en enchainant les poncifs et un académisme clair, le scénario fait bien son job : c'est propre, ça s'enchaine bien, c'est sans bavure. Et même si l'on sent que ça romantise les personnages (un orthophoniste qui appelle un Duc d'Angleterre par son prénom, c'est la pendaison directe) cela rend les personnages attachants, me donnant envie de me pencher un peu plus sur l'histoire récente de la couronne d'Angleterre. (5 onglets wikipédia sont déjà ouverts.)
Ceci dit, j'ai fait une connerie en choisissant ce film pour le tester, c'est que je savais que mon père voudrait le voir en VF (because "j'aime pas lire les sous titres.") Malgré une V.F. ma foi fort honnête, j'ai regardé un film sur la diction. Du coup, j'étais intrigué durant tout le film d'écouter ce que ça donnerait en V.O. : les bégaiements, les hésitations, les bafouillages, etc.... Et quand le roi jure le mot "Foutre" je regrettais de ne pas entendre un salutaire "FUCK" bien puissant sortir de sa bouche !
Mais j'ai la flemme de le revoir une seconde fois.