Résumé
C'est l'histoire de trois gars qui se rendaient à pétaouchnock et qui suite à un problème technique indéterminé se retrouvent à devoir passer la semaine dans un bled du mexique. Il y a une belle femme, de l'alcool, des mexicains jaloux, de quoi faire des parties de cartes, et un tout autre film.
Parce que le truc, c'est qu'au bout de 5 minutes, arrive une femme qui leur demande de l'aide pour dégager un homme d'une mine d'or. C'est à trois jours de route. Ils décident d'aller y faire un tour à la fois parce qu'il y a une bonne récompense, parce que la femme est plutôt belle et puis, aussi, hein... parce qu'on peut sauver une vie...
.... et à partir de là, c'est la merde !
Et ils ont envoyés 4 mecs pour sauver un homme , et au bout du compte, t'en a un seul de vivant et c'est pas celui qu'on devait sauver. Bravo les champions !
Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un réalisateur = un film"
En tant que sujet d'étude :
Le Jardin Du Diable est le film j'ai pris afin d'étudier le cinéma d'Henry Hathaway un réalisateur que je ne connaissais, principalement connu pour ses westerns et hélas considéré à l'époque comme un "yes man" des studios.
Selon Wikipédia : "Ces héros westerniens sont presque toujours des bandits au bon fond, davantage recyclés par l'âge que par la bonne volonté, et qui vont s'opposer au Mal absolu lequel, chez Hathaway, prend les formes les plus inattendues, en tout cas les moins conventionnelles."
Et on est en plein dedans : Gary Cooper n'est plus un jeunot lorsqu'il joue ce film, il a la cinquantaine et une mine de patriarche ultra-sérieux. C'est lui, qui, bourru par la vie et droit dans ses bottes et qui sans être désigné pour être le chef ramène la plupart des personnages à la raison quand ils merdent : le petit jeune qui cherchait à s'arroger tous les droits, le petit malin qui cherche à prouver qu'il a de la valeur ou la femme qui veut se sacrifier sans raison ... avec un gros bourre-pif.
Oui, parce que malgré le côté "femme forte et qui a de la répartie" du personnage joué par Susan Hayward, faut pas espérer une seconde qu'on sera dans un film féministe. D'ailleurs chaque personnage a sa façon à eux de lui déclarer sa flamme (le petit jeune tente de l'embrasser de force, Fiske lui propose de rester toute sa vie à son service, et c'est au final Hooker qui va rester avec elle) alors que celle-ci n'a JAMAIS esquissé une moindre seconde une quelconque attirance envers eux (allez, si, elle enlace Fiske à la fin du film... mais il va se sacrifier pour le reste du groupe.) En fait, le seul qui ne semble éprouver du rejet pour elle est son mari.
Pour le coup, ce qu'il y a d'intéressant c'est qu'il y a deux types de dangers dans ce film. La menace la plus évidente c'est les indiens. Des bons indiens bien traditionnels : on ne sait pas trop pourquoi ils attaquent, on les verra à peine, ils serviront de victime pour montrer la valeur des héros, tout en étant une menace relativement surnaturelle qui peut rattrapper des personnages qui chevauchent à pleine vitesse, se trouver avant eux pour les embusquer ou pour lâcher une flèche qui va tuer pile-poil le mec dont l'intérêt n'était plus trop essentiel à l'intrigue.
Le second danger, ce sont les personnages entre eux qui la constitue : aucun des personnages ne peut se piffrer entre eux, chacun y cherche son petit profit (sauf le personnage joué par Gary Cooper)
et c'est encore pire lorsque le mari de Leah est sauvé : c'est un gros con. Les gars ont risqués leur vie pour lui et celui-ci réplique qu'il fallait le laisser crever, qu'on est là pour piller sa mine, il engueule sa femme, etc..
Ce qui est intéressant, c'est que sans partir sur le Western spaghetti à la Sergio Leone, et en gardant les codes du western (les colts, la façon de s'habiller, etc...) on est quand même sur un univers assez noir. Les personnages sont pas vraiment causant et même le "comique de service" joué par Richard Widmark est plus un type ultra-sarcastique qui regarde le bordel se passer tout en battant ses cartes. Et qui va jouer un rôle de "connard au coeur d'or."
Mon avis personnel :
J'ai ironisé là dessus dans mon résumé au début, mais j'ai rarement vu un film qui démarrait aussi vite sur les chapeaux de roues : une fois l'introduction, assez laconique passé dans le bar, on enchaine les péripéties, ce qui fait que je ne me suis jamais ennuyé devant ce film, malgré son ambiance pesante.
En fait, j'ai dit tout le bien que je pensais de ce film dans la partie analyse. Ça reste un divertissement intéressant, bien représentatif de son époque (j'avais la chanson "Western Moderne" d'MC Solaar dans la tête durant tout le visionnage) qui se regarde de bout en bout, mais c'est pas sûr que j'en garde un souvenir impérissable.
A noter que sur YouTube j'ai trouvé l'analyse du film faite par Patrick Brion qui devait se trouver en préambule du DVD, et si celle-ci est assez intéressante (c'est là dessus que j'ai basé ma critique) c'est rigolo par le côté "cinéaste fan des vieux films hollywoodiens" : tout le monde est "formidable", les rôles sont inoubliables et ça enchaine des tonnes de références à des films ou des réalisateurs d'un autre âge.