Emporté par la fougue généreuse de ce bon Dimitricycle (cf sa critique), j'avoue que j'en attendais peut-être un peu trop, imaginez ma déception lorsque je me suis retrouvé devant un film aussi manifestement bancal.
Pourtant, ça commence pas trop mal, un bateau qui transporte des chercheurs d'or en Californie doit s'arrêter sur une côte du Mexique pour réparations, un village paumé écrasé par la sieste, une cantina sombre avec jeune chanteuse accorte et mescal douteux, et les personnages qui se dessinent... Gary, c'est le taiseux mystérieux qui a toujours l'air de trop bien connaître les choses, Widmark, c'est le joueur professionnel bavard comme une pie qui semble aussi avoir de la bouteille, on a rajouté bien sûr l'habituel petit con pénible joué par Cameron Mitchell et puis à un moment, Susan Hayward entre pour demander de l'aide...
Très loin, au milieu de nulle part, en pleine région Apache, au fond d'une mine d'or, son époux bloqué attend du secours.
Bien entendu, appâtés par la prime, la donzelle et la mine mystérieuse, nos gaillards s'empressent de partir à sa suite, accompagnés d'une petite frappe mexicaine pour faire bon poids.
Et là, franchement, c'est chouette, Hathaway sait filmer, le technicolor et le cinémascope valent le détour, les paysages sont splendides, le côté bivouac, aventure et carte au trésor réjouit le cœur de l'homme simple et sage qui digère agréablement sa cuite de la veille dans la douceur d'un dimanche après-midi calme.
Après, il y a bien sûr tout ce qui tourne autour de l'avidité qui ne m'a pas dérangé plus que ça mais qui n'est pas finaud, et surtout le fait que nos deux briscards soient un peu fatigués sur le film quand même et même que ça fait un peu de peine, surtout que les dialogues tombent souvent à plat, et qu'ils n'ont plus grand-chose à quoi se raccrocher...
Mais sinon, c'est agréable comme du bon pain sorti du four, ça ne ressemble pas trop aux histoires habituelles, même si les personnages sont tous éculés jusqu'à l'os, et Susan Hayward y est assez remarquable.