Alors qu’il est déjà loin d’être un débutant, Henry Hathaway sort en 1954 « Garden of Evil » où il met en scène trois passagers d’un bateau qui vont se retrouver coincé dans une bourgade du Mexique. En échange d’argent, ils vont accepter d’aider une femme cherchant à secourir son mari bloqué au fond d’une mine en plein territoire Apaches.
Henry Hathaway prend son temps pour mettre en place l’histoire et présente peu à peu ses personnages sur le chemin qui les mène jusqu’à la mine. Des personnages plutôt classiques pour un western mais intéressants, ambigus et bien écrits, que ce soit les cow-boys, tous trois au caractère bien différent ou cette femme autoritaire et forte. Le déroulement, où les péripéties sont parfois inattendues et bien pensées, est lui aussi très bien écrit, tout comme les dialogues qui sonnent toujours juste.
Il ne manque d’ailleurs rien dans ce western entre les indiens, les bandits, le long voyage, les cow-boys, le personnage féminin fort et les scènes d’actions, le tout très bien mis en scène par Hathaway. Il mêle différents genres entre le western, l’aventure ou encore le drame où Hathaway ne néglige en aucun cas l’aspect psychologique des personnages.
Il donne un souffle romanesque et une atmosphère fascinante et ambiguë à son film. Il maintient le suspense de bout en bout, notamment sur les réelles motivations des différents personnages. Les scènes d’actions sont très bien réalisées et, de très belle manière, Hathaway met en avant les superbes extérieures et la beauté des paysages. Le lumineux technicolor et le cinémascope sont de toutes beautés et très bien utilisés, tout comme les musiques.
Côté interprétation, c’est là aussi impeccable et notamment Susan Hayward dans le rôle féminin. Gary Cooper, Richard Widmark et Hugh Marlowe sont chacun impeccables dans le rôle des trois cow-boy/chercheurs d’or.
Henry Hathaway signe avec Le Jardin du Diable un remarquable, beau et agréable western, où il s’attache tant à la psychologie de ses personnages qu’à mettre en avant la beauté des extérieurs, et sur les deux tableaux c'est une grande réussite.