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Le Nom de la rose par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Des évènements troublants et très graves se déroulent dans une abbaye bénédictine située au nord de l'Italie, entre la Provence et la Ligurie, en cette année 1327. En effet certains moines sont retrouvés là, suite à une mort mystérieuse sans qu'une explication plausible puisse être avancée. Afin d'élucider ce mystère, l'Abbé fait alors appel aux services d'un franciscain ex-inquisiteur, Guillaume de Baskerville.
Quelques temps plus tard, celui-ci débarque dans ces sinistres lieux, accompagné d'un jeune novice, Adso von Malk. L'enquête démarre aussitôt mais durant cette période troublante d'autres franciscains ainsi qu'une délégation de la papauté d'Avignon sont attendus afin de débattre sur le thème de la pauvreté du Christ notamment l'inquisiteur dominicain Bernardo Gui envoyé sur place par le pape pour superviser l'enquête. Les choses vont alors s'envenimer.


Ce film est tiré du célèbre roman d'Umberto Eco et repris à l'écran par Jean-Jacques Annaud. Celui-ci nous entraîne dans un thriller, nous plongeant derrière les murs austères d'une vieille abbaye sinistre, vétuste et isolée en pleine montagne. Les personnages qui y vivent ne sont à l'image des de cet endroit et certains nous paraissent même inquiétants. Il est vrai qu'à cette époque,la chrétienté s'entredéchirait entre partisans du pape Jean XXII et de l'Empereur "Louis IV du Saint-Empire".
Guillaume de Baskerville et son jeune adjoint vont devoir, dans ce délicat contexte, dénouer une bien troublante énigme: prouver que le décès de certains occupants des lieux n'est pas forcément dû à des suicides. L'enquête évolue comme elle peut au milieu d'un monde mystérieux, hostile, replié sur lui-même et miné par les superstitions, les luttes d'influence et les ambitions.
Ce thriller moyenâgeux est également un documentaire irréfutable sur l'influence d'une l'Église toute puissante à cette époque. Minée par son intolérance et son obscurantisme, elle se montrait méprisante et brutale au point d'être le maître d'œuvre de la terrible période de "'l'Inquisition" durant laquelle elle laissera derrière elle bon nombre d'innocentes victimes même dans sa propre institution.


Ce roman fleuve, écrit de manière complexe, est remarquablement transposé au cinéma. Sa réalisation extrêmement réaliste et soignée dégage un climat mystérieux et oppressant qui, à tout instant, nous tient en haleine . Pour en arriver à tant de perfection, le réalisateur a bénéficié d'un large budget, nous offrant une mise en scène somptueuse et efficace. Les prises de vues sont absolument merveilleuses et les personnages inquiétants, parfois laids et difformes, amplifient l'atmosphère lugubre de cet austère monastère.
Dans le rôle titre, notre "James Bond" préféré, Sean Connery, reconverti pour la circonstance en moine méthodique, flegmatique et humain est tout simplement sublime et inoubliable. Christian Slater, interprétant le novice, est une véritable révélation. Tous les acteurs qui ont participé à cette œuvre méritent d'être mentionnés pour leur prestation très convaincante. Il serait injuste de ne pas faire honneur également aux dialogues qui se montrent très efficaces et pleins d'esprit.


Ce chef-d'œuvre d'où découle un suspens qui nous entraîne vers un dénouement absolument ahurissant fait partie, à mon avis, des plus grands classiques que le cinéma ait produits. De plus, si comme moi, le livre très hermétique d'Umberto Eco vous a quelque peu rebuté par sa complexité, retournez-vous vers ce film magistral qui vous surprendra et ne devrait certainement pas vous décevoir.

Grard-Rocher
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le 23 sept. 2014

Modifiée

le 2 avr. 2013

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