Or, noir et sang
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New York, 1945. La famille Corleone, menée d’une main de fer par don Vito (Marlon Brando, immense), une des cinq grandes familles mafieuses de la ville, a de plus en plus de mal à se faire respecter, subissant des affronts de la part des clans rivaux. Face aux échecs successifs subis par les Corleone, c’est le plus jeune de la famille, Michael (Al Pacino), qui se voit obligé de prendre les choses en main…
Il est des films dont on voudrait dire tant de choses, mais dont on devrait n’en dire aucune. Du Parrain, on pourrait dire, oh dieu, bien des choses en somme...
Il faudrait revenir sur la production chaotique, qui vit Coppola craindre à plusieurs reprises d'être viré par ses producteurs, ou qui vit encore la mafia new-yorkaise – la vraie – s’opposer au film, trouvant finalement un compromis imposant aux producteurs de ne jamais mentionner les mots « mafia » ou « Cosa Nostra » dans le film...
Il faudrait s’étendre sur le casting époustouflant qui, après maintes métamorphoses, se figea pour l’éternité autour d’un Marlon Brando qui trouvait là sans doute le meilleur rôle de sa carrière, alliant une inflexibilité imposante avec une humanité poignante, de même qu’un tout jeune Al Pacino, qui révélait au monde entier l’immensité de son talent, s’ouvrant une voie royale pour la suite de sa carrière.
Il faudrait également revenir sur une photographie d’une sobriété que n’égale que son élégance ou, bien sûr, sur une partition mythique de Nino Rota qui, en quelques notes, parvient à faire saisir au spectateur toute l’ambiguïté de cet univers fascinant où crime et corruption riment avec honneur et loyauté.
Enfin, il serait impensable de ne pas s’arrêter sur cette époustouflante – et célébrissime – scène du baptême, immense moment de cinéma, qui parvient à nous faire oublier toutes les longueurs d’une œuvre dont les 3 heures se font parfois lourdement ressentir, afin de nous permettre de ne garder en mémoire que ce qui en fait toute la grandeur.
Il faudrait parler de tout cela, l’expliquer, le développer, le raconter, le hurler sur tous les toits. Mais certaines œuvres, par leur puissance, par leur grandeur, imposent un silence respectueux qu'on ne peut briser. Lorsqu’on se trouve face à une telle œuvre, il n’y a plus qu’une chose à faire : se taire et regarder.
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Créée
le 10 févr. 2017
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