Deux ans après le succès du Parrain sort une suite de commande toujours mise en scène par Francis Ford Coppola et interprétée par la même équipe. Les bases et le décor ayant été grandement mis en place dans le premier opus, cette séquelle va cependant plus loin, autant dans son scénario toujours plus riche que dans sa réalisation audacieuse, le metteur en scène américain entrecoupant régulièrement son film de flashbacks dévoilant enfin le passé de Vito Corleone, jeune immigré sicilien grimpant doucement les échelons dans le domaine criminel.
Cette mise en abîme délicate du futur Parrain interprété par Robert De Niro (bluffant) fait un lien important avec le premier film, montrant comment et surtout pourquoi Don Corleone était un être juste mais intraitable, à l'existence nourrie de valeurs et d'amour. Cette vie difficile construite à partir de déceptions, de trahisons et de dur labeur contraste avec celle, mâchée et héréditaire, de son fils Michael qui, parallèlement, emboîte le pas de son père dans le milieu mafieux situé désormais dans les années 50.
Toujours campé par un Al Pacino au sommet de son talent, froid et impressionnant, le nouveau chef de la famille nous entraine dans ses déboires tumultueux avec ses rivaux mafieux mais aussi avec les siens, la vie n'étant pas facile pour les Corleone. L'histoire est donc un tout, le passé et le présent s'entrechoquant avec grâce et cohésion pour délivrer un même thème : le pouvoir et les responsabilités qui lui incombent. Plus long, plus ambitieux et plus réussi que son prédécesseur, Le Parrain 2 est l'exemple-type de la séquelle supérieure à l'original, Coppola signant ici une des plus belles fresques de l'Amérique jamais portées à l'écran.