J’ai une petite confession à vous faire : je ne suis vraiment pas fan d’Al Pacino et du personnage de Michael Corleone. Après avoir m’être mangé une claque, j’avais terriblement envie de voir la suite. Et j’ai pas été trop déçu.
[Attention] : cette critique peut spoil gentillement le premier épisode de la trilogie
Ce deuxième épisode est sans doute le plus complexe de toute la saga, retraçant en même temps les aventures de Vito (Robert de Niro) et son fils, Michael (Al Pacino), leur deux vies fonctionnant en parallèle : les meurtres (et tentatives) de proches qui réveillent leur instinct… Tandis que Vito, fraîchement arrivé à New York, tente de se faire une place parmi tous les américo-italiens, Michael quant à lui fait tout pour éviter la chute de la famille, surmené de devoir chercher le traître entre un Hymen Roth (Lee Strasberg) qui veut rafler ses terres, un Pentangeli (Michael V. Gazzo) déçu de la nouvelle Famille et un Fredo (John Cazale) dans le désespoir d’être mené par son jeune frère, tout en continuant sa stratégie macabre, tuer tous ceux qui s’opposent à son chemin.
On trouve également de nombreux événements en parallèle avec le 1er film : la fête au début, une tentative d’assassinat échappée de justesse, la rage de Michael, bluff mensonge et trahison, un conseil entre les familles, pour finir sur un joli bain de sang… Michael est plus que jamais en soif de pouvoir, quitte à s’éloigner du peu de famille qui lui reste, et tient à suivre les traces de son père, qui malgré son absence cependant apparaît de manière systématique.
Au contraire, le Vito du passé est un brave gaillard qui pense avant tout à protéger sa famille et ses amis, et n’hésite pas à utiliser ses talents de négociateur et faire des offres qu’on ne peut pas refuser, cela étant visible par le marché de Don Fanucci (Gastone Moschin), et encore plus explicite, celui le Don Roberto, scène qui se retrouve sous le signe de l’humour. Mais malgré sa serviabilité, il n’hésite pas à tuer quand les siens sont menacés. Très vite, il s’approprie à juste titre un rôle de donneur de service…
Avec tous ces éloges, je dois quand même avouer que je préfère très largement le premier volet, sûrement parce que Marlon Brando est irremplaçable et que je n’arrive pas à me faire au personnage de Michael. Certes, il y a peu d’autres options possibles, mais je m’y fais difficilement, la scène suivant (celle de l’anniv du Don), montre admirablement l’aspect tragique et endeuillé de la famille d’aujourd’hui, contrasté avec la joie d’Antan.
Pour terminer, j’aimerai prêter attention sur la bande-originale réservé à ce film, toujours composée par Nino Rota, il est cette fois accompagné par Carmine Coppola qui l’aide pour les musiques diégétiques. Dans la lignée du précédent, la BO reprend les thèmes importants (thème principal, de l’amour et thème de fin) très italiens, tout en rajoutant de nouveaux thèmes, plus américains (les thèmes de l’immigrant).
Raflant 6 Oscars (dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur), Le Parrain : 2e partie, est dans la lignée du premier, fidèle à ce qui a fait son succès, tout en rapportant du nouveau. Tout ce qui fait une bonne suite.
La début ici
La fin là