Un tournage chaotique, une promo inexistante, un réalisateur amputé de ses droits, des reshoots malvenus et un charcutage en règle du montage auront eu raison de ce nouveau reboot de l'écurie Marvel pour ce qui aurait pu être clairement son Dark Knight. Confié au jeune Josh Trank (la surprise Chronicle), metteur en scène trop exigeant pour la Fox qui contrecarre sa vision du film, Les 4 Fantastiques est l'un des meilleurs films de super-héros contemporains, loin des aventures bariolées (mais exaltantes) que l'on connait alors.
Sombre, apocalyptique, désespérée, cette version explose les codes et nous livre des origines plus réalistes et plus sérieuses que la comédie ringarde d'il y a 10 ans, prenant le matériau d'origine pour en faire clairement un produit fidèle à la base mais métamorphosé dans la forme. Finis les collants bleus, les motivations débiles et les gags puériles, place à une histoire sérieuse de post-adolescents détruits à vouloir jouer à Dieu qui se retrouvent confrontés aux conséquences de leurs actes.
La vision incroyablement couillue de Trank est hélas dégommée par une production finalement trop frileuse qui ampute près de 45mn de bobine pour livrer aux spectateurs une histoire au rythme bâtard où tout s'enchaîne pour n'être qu'un énième combat gentils/méchant incohérent et précipité. Peuplé de faux-raccords, de plans reshootés visibles comme le nez au milieu de la figure (la perruque blonde de Kate Mara) et d'ellipses incompréhensibles, Fantastic Four est l'un des ratages les plus intéressants du Cinéma. Prions pour voir un jour la version originale.