Le quotidien des Badlands

C'est à 50 ans que j'ai enfin trouvé ce qui me plaisait le plus dans un film et étonnamment ce ne sont ni les films aux histoires rocambolesques et irréalistes, exit les M.C.U et autres Star Wars , ni les films qui nous prennent de haut.
Non, ce que j'aime ce sont les films qui flirtent avec la réalité, aussi crûe qu'elle puisse être.
J'aime les films qui flirtent avec le documentaire, sans en être vraiment.
D'ailleurs je ne suis pas fan des documentaires, surtout ceux qui abusent de la voix off.
Sachant très bien que même dans les documentaires certaines scènes sont rejouées, autant faire des fictions.
Je ne sais pas comment Chloé Zhao réalisatrice chinoise étudiante en cinéma à la New York University réussi à intégrer et a gagner la confiances des indiens Oglala mais elle a réussit.
Ses deux premiers films, Les Chansons que mes frères m’ont appri­ses et The Rider ont été tournés dans la réserve indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, et ont pour héros des indiens Lakotas, dans leur propre rôle ou presque. Ceux dont plus de 300 de leurs ancêtres, hommes femmes et enfants, ont été massacrés à Wounded Knee par l’armée américaine le 29 décembre 1890 et qui survivent aujourd’hui entre diabète et chômage..
L'histoire et le quotidien des indiens sont tragiques à l'instar de l'Histoire et du quotidien des peuples premiers colonisés.
Parfois une bulle d'espoirs éclate et à Pine Ridge, le rêve de tous est de quitter la réserve pour devenir Bull Rider et courir les rodéos, pour les garçons tandis que les filles rêvent de poursuivre leurs études ou devenir avocate.
L'herbe semble toujours plus verte ailleurs, ce qui n'est pas seulement métaphorique dans les Badlands du Dakota du Sud.
Les acteurs sont tous étonnamment juste dans l'interprétation de leur quotidien.
Rarement une enfant actrice, Jashaun St. John m'a parue aussi juste et m'a autant émue qu'elle dans son rôle de Jashaun Winters.
La réalisation de Chloé Zhao met vraiment en valeurs les paysages avec ses couchers de soleil et ses nuits orageuses.
Elle met aussi en valeurs les tradition des indiens Oglala. Les scènes de chevauchée sont magnifiques d'authenticité comme les Pow-Wows.
Ce film est incroyablement juste et beaux.
Je conseille vivement à tous de découvrir l'histoire de Jashaun Winters, une des 25 enfants du vieux Winters, de son frère Johnny Winters et de nombreux habitants de la réserve de Pine Ridge.
Un excellent premier film.