Je ne sais pas si cela tient à l’exigüité de la boutique aux dorayakis, mais l’émotion dans « Les délices de Tokyo » peine à trouver sa place.
La succession de plans métaphoriques (pas toujours justifiés), cumulée à un découpage bancal provoque une perte de repères narratifs et temporels, ce qui diminue considérablement l’essor dramatisant. Ce n’est pas que l’on s’ennuie car l’ensemble est plutôt plaisant, notamment grâce l’imposante stature de Tokue, plein de fantaisie et débordant d’amour. Kirin Kiki y est mémorable en provoque une généreuse empathie dès son apparition.
Mais Noami Kawase habille son film d’une préciosité superflue, au détriment d’un scénario plus abouti notamment en matière de psychologie des personnages, qu’on aurait aimé plus fouillée. Il en est de même pour le mode en leitmotiv du message de tolérance, si beau qu’il soit, qui comme la guimauve, finit par s’altérer à force de l’étirer.
Reste une jolie histoire et quelques bons moments, un peu comme une pâtisserie délicieusement douce et amère, mais au nappage un peu trop consistant.