Boudé à sa sortie aussi bien par la presse que par le public, ce remake officieux et déjanté du Bal des Vampires est pourtant une des rares comédies françaises à valoir le coup durant cette dernière décennie. Imaginé par Stephen Cafiero et Vincent Lobelle, deux fils de pub alors réputés dans le métier, Les Dents de la Nuit s'impose comme un vaudeville fantastique intensément burlesque et franchement désopilant où une bande de fêtards opportunistes vont s'inviter dans une fête privée de luxe qui s'avèrera très rapidement être un gigantesque garde-manger pour vampires ancestraux...
On pense immédiatement aux Morsures de l'Aube, le côté comique en plus. Car le premier long-métrage de Cafiero et Lobelle n'a pas une seconde de répit, enchaînant gag sur gag à la manière du trio ZAZ ou encore des frères Wayans. Apparemment nourri à l'humour Canal, les deux compères apportent une atmosphère délirante et des répliques qui font sans cesse mouche. Ainsi, on reste plié devant cette vampirette qui a « sucé cinq mecs » dans la soirée ou encore cet autre invité aux dents longues demandant une Bloody Mary mais se contentant d'une Bloody Chantal.
Emmené par une poignée de personnages attachants allant de l'invétéré boulet (Vincent Desagnat, comme d'habitude parfait) à la blonde de service déblatérant les pires conneries (Hélène de Fougerolles, surprenante) sans oublier un dentiste forcément adulé par la gente vampirique (le trop rare Sam Kermann) et notre trio de potes principal (Patrick Mille, Julie Fournier et Frédérique Bel, tous excellents), le film comporte un scénario classique mais bien mené, des effets visuels réussis et des séquences d'action maîtrisées pour un résultat au final exaltant. Ainsi, malgré quelques baisses de rythme en fin de bobine, Les Dents de la Nuit est une réussite quasi-totale pour une comédie sans morale ni touche dramatique, juste un gros délire fantastique à consommer sans modération.