Les Dents de la nuit par Ninesisters
Je suis partagé. Une comédie française bien faite – c'est-à-dire qui ne parle pas d'un quarantenaire sur le retour qui a des problèmes relationnels – peut donner lieu à un spectacle de qualité, alors j'en regarde une de temps en temps. Sauf que là, j'ignore si je peux parler de qualité, je suis terriblement partagé. Déjà, il y a Vincent Dessagnat dans le casting, ce qui n'est jamais bon signe.
J'ai trouvé le principe de ce film original, ce qui est toujours une bonne chose. Le maquillage des personnages est convaincant (il y a un budget derrière), dans la forme c'est plus qu'acceptable. Mais Les Dents de la Nuit s'essaye à plusieurs types d'humour, et là, il y a du très bon comme du très mauvais. Il y a de l'idée, c'est indiscutable ; la scène dans la chambre avec le loup dégage une petite fantaisie bienvenue, séduisante même. Malheureusement, tout n'est pas aussi réussi : les scénaristes font parfois appel à un humour graveleux qui n'apporte même pas un sourire, et les dialogues sont d'une platitude navrante, en particulier les discours tirés par les cheveux de Tcheky Karyo. Finalement, tout le long-métrage est comme ça : nous alternons les trouvailles, les moments vraiment drôles, et les passages lourds, indigestes, qui peinent à arracher le moindre petit rictus.
Malgré ses défauts, j'ai quand même passé un moment agréable ; il faut dire que je n'attendais rien d'exceptionnel – je le répète : c'est un film avec Vincent Dessagnat – donc la surprise n'en a été que meilleure car Les Dents de la Nuit a quand même quelques atouts véritables.