Sans aucun doute le Marvel que l’on attendait le moins cette année. Pourquoi ? Entre le nouvel X-Men, The Amazing Spider-Man 2 et Captain America 2 (dont la notoriété a augmenté depuis le succès colossal d’Avengers), la question ne se pose même pas ! Mais pour ceux qui veulent tout de même creuser le sujet, Les Gardiens de la Galaxie n’avait que très peu de chance de cartonner. D’une, le comics est totalement inconnu en dehors des États-Unis (même les futurs Ant-Man et Dr. Strange ont déjà été évoqué chez nous dans diverses séries animées). Et de l’autre, nous avons un réalisateur totalement inconnu, James Gunn, qui a su attirer les faveurs d’Hollywood via un direct to video intitulé Super (une sorte de Kick-Ass low cost). Comme quoi, les grosses productions savent encore prendre des risques ! Encore faut-il que le projet marche !

Peter Quill (Chris Pratt), alias Star-Lord, est un humain qui s’aventure dans la galaxie afin de trouver des objets précieux et de les revendre au plus offrant. Rocket (Bradley Cooper) est un raton laveur chasseur de primes faisant équipe avec Groot (Vin Diesel), un arbre humanoïde. Gamora (Zoe Saldana) est une tueuse hors pair cherchant à trahir son maître. Quant à Drax (David Bautista), il attend patiemment le jour de sa sortie de prison afin de se venger froidement de la mort de sa femme et de son enfant. Des êtres que tout oppose et qui vont pourtant devoir faire équipe afin de contrecarrer les plans de Ronan (Lee Pace) qui cherche à récupérer un mystérieux globe trouvé par Star-Lord afin de faire tomber la galaxie toute entière sous son joug.

Plus les suites de super hero movies s’accumulent, plus nous avons l’impression de voir à chaque fois la même chose. Si, dans Les Gardiens de la Galaxie, nous avons une bande de héros malgré eux et non un être surhumain, le schéma scénaristique sent le déjà vu à plein nez : même si nos cinq héros ne peuvent se voir, ils vont devoir s’associer pour combattre le Mal qui (sans surprise) désire mettre la galaxie en danger. Du coup, avec cette sensation de déjà-vu, il faut plutôt se reporter sur le travail apporté aux divers protagonistes. Mais après avoir vu la trilogie The Dark Knight et Watchmen, difficile de trouver mieux (peut-être Iron Man 3) ! En somme, Les Gardiens de la Galaxie devait avoir un script en béton pour être à la hauteur. Et pourtant, le long-métrage va user de son statut d’adaptation d’un comics inconnu pour étonner.

En effet, d’un tel long-métrage, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Du coup, il est plus facile d’accepter toute sorte de classicisme au niveau de l’écriture. Ainsi, nous ne pouvons qu’accueillir à bras ouverts des personnages qui font un brin clichés, des seconds couteaux mis de côtés et qui apparaissent que seulement quelques minutes à l’écran, un dénouement attendu et des scènes reprises d’autres films (l’assaut final fait penser un peu penser à Independence Day). Mais là où le film de James Gunn surprend grandement, c’est par le soin apporter aux personnages. Et pour cause, avoir une telle troupe à diriger peut avoir comme conséquence des protagonistes sur un piédestal alors que d’autres ne sont là que pour de la figuration. Ici, chacun à droit à son traitement, ses moments d’action. Que ce soit Star-Lord, Gamora, Drax, Rocket ou Groot, tous se montrent attachants au possible ! Et cela, nous le devons à plusieurs points.

Premièrement aux acteurs choisis pour les interpréter. Bon, je ne dirai rien sur Vin Diesel, qui n’a usé que de sa voix pour une simple réplique (qui revient plusieurs fois dans le film) et même pas de la motion capture. Ce qui n’est pas le cas de Bradley Cooper, qui s’est diablement éclaté à doubler cet inoubliable raton laveur badass qu’est Rocket. Quant aux acteurs de chair et de sang, le constat est de très bonne facture. À commencer par la nouvelle coqueluche hollywoodienne Chris Pratt (que nous verrons prochainement dans Jurassic World) et le catcheur David Bautista, qui étonnent tous les deux pour leur décontraction, leur humour et donc leur savoir-faire alors qu’ils sont des amateurs en matière de blockbusters hollywoodiens (voire de film, tout court, pour Bautista). Seule Zoe Saldana sort légèrement du lot, ne faisant pas vraiment le poids face à tant de cool attitude de la part de ses confrères.

Et secondement, c’est justement cette cool attitude qui fait des Gardiens de la Galaxie un divertissement délicieusement jouissif. Qui propose une bande son très eighties agréable à écouter, des séquences totalement déjantée et inattendue (comme l’intro, où le personnage de Starlord allume son walkman et se met à danser), un second degré omniprésent (jusqu’au générique de fin, où l’on peut voir la mention « aucun raton laveur ni arbre n’a été blessé durant le tournage) et qui fait tout le temps mouche. Avec en plus des séquences d’actions rondement menées, une mise en scène qui pioche dans aussi bien dans le cinéma moderne (les zooms à la Avatar) que des 80’s (la toute première scène fait penser à Steven Spielberg et notamment à E.T. ou, plus récemment, Super 8), des décors et costumes que l’on croirait tout droit sortis de Star Wars (ou bien Star Trek) et des effets spéciaux dans la bonne moyenne de ce qu’il se fait actuellement, nous obtenons un long-métrage fort sympathique. Celui dont on est sûr de ne pas regretté d’avoir acheté sa place. L’un des meilleurs Marvel qui ait été fait ces dernières années.

Oui, nous ne l’avons vraiment pas venu venir ! Et vu Transformers 4 et La Planète des Singes : l’Affrontement, Les Gardiens de la Galaxie avaient bien des difficultés pour ce faire une place durant cette période estivale. Au final, il s’agit là d’un des meilleurs blockbusters de 2014, sans l’ombre d’un doute ! Divertissant, drôle, touchant, mémorable, travaillé, décontracté… cool, quoi ! Tout ce que nous demandons de la part d’un produit hollywoodien ! Avec un tel résultat, il nous tarde de voir Avengers : Age of Ultron ainsi que ce que Disney peut livrer en matière de space opera (Star Wars VII). DC Comics a beau avoir (enfin) mis en chantier Justice League, Marvel reste en haut du podium en ce qui concerne les films de super-héros à succès !
sebastiendecocq
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Films 2014 vus au ciné, Les meilleurs films de 2014, Les meilleurs films de super-héros, Box-office français 2014 et Films vus au cinéma

Créée

le 23 août 2014

Critique lue 475 fois

2 j'aime

Critique lue 475 fois

2

D'autres avis sur Les Gardiens de la galaxie

Les Gardiens de la galaxie
Torpenn
5

Le raton laveur à carreau, l'arbre aux trèfles, le roi des piques et la dame écoeure

Il y a quelque chose d'un peu triste à constater que le plus sympathique des blockbusters de l'été souffre des défauts désormais inévitables dans les grosses productions actuelles et se révèle...

le 29 août 2014

150 j'aime

68

Les Gardiens de la galaxie
Gand-Alf
8

Unusual suspects.

Désormais omniprésent dans l'industrie du divertissement cinématographique, inondant nos écrans de super-héros en tout genre, Marvel Studios semblait incapable de se renouveler, de prendre le moindre...

le 13 août 2014

138 j'aime

10

Les Gardiens de la galaxie
Veather
7

Gamora, par amour du goût

Mes éclaireurs, entre autres, ont tous fait de très bonnes critiques, structurées et analytiques. Je ne vois donc pas le besoin d'en faire autant; ainsi vais-je donner mon avis subjectif en disant...

le 16 août 2014

113 j'aime

57

Du même critique

Batman v Superman : L'Aube de la Justice
sebastiendecocq
8

Un coup dans l'eau pour la future Justice League

L’un des films (si ce n’est pas LE film) les plus attendus de l’année. Le blockbuster autour duquel il y a eu depuis plusieurs mois un engouement si énormissime que l’on n’arrêtait pas d’en entendre...

le 28 mars 2016

33 j'aime

1

Passengers
sebastiendecocq
5

Une rafraîchissante romance spatiale qui part à la dérive

Pour son premier long-métrage en langue anglophone (Imitation Game), Morten Tyldum était entré par la grande porte. Et pour cause, le cinéaste norvégien a su se faire remarquer par les studios...

le 29 déc. 2016

29 j'aime

La Fille du train
sebastiendecocq
4

Un sous-Gone Girl, faiblard et tape-à-l'oeil

L’adaptation du best-seller de Paula Hawkins, La fille du train, joue de malchance. En effet, le film sort en même temps qu’Inferno (à quelques jours d’intervalles), un « Da Vinci Code 3 » qui attire...

le 28 oct. 2016

28 j'aime

4